Le directeur artistique du Festival international du film de Marrakech (FIFM), Rémi Bonhomme a mis en avant le rôle de ce grand rendez-vous du septième art dans le rayonnement du cinéma marocain. Dans un entretien accordé au journal Le Matin, Bonhomme est revenu sur l'importance de cet événement culturel international dans la promotion de l'industrie du cinéma au Maroc et dans le continent africain, notant que le festival accompagne une génération de cinéastes marocains, arabes et africains à travers son programme professionnel, les Ateliers de l'Atlas. Il a précisé que cette année, plusieurs longs métrages ayant participé à ce programme ont été sélectionnés dans les prestigieux festivals de Cannes, Venise, Berlin ou Sundance. Les Ateliers de l'Atlas interviennent «en amont de la fabrication d'un film et au moment de l'écriture et du financement», a-t-il indiqué, ajoutant qu'«en offrant une plateforme médiatique à certains de ces films, le FIFM prolonge cette action en organisant leur rencontre avec le public». Evoquant la place qu'occupe le cinéma marocain dans cette édition, il a précisé que cette année, le FIFM présente 15 films marocains parmi lesquels on retrouve des auteurs reconnus comme Faouzi Bensaïdi à qui le festival rend hommage, la documentariste Izza Genini, dont les œuvres ne cessent d'explorer la culture marocaine ou encore Hicham Lasri, réalisateur éclectique qui viendra présenter en première mondiale son dernier film. La programmation de cette édition met également à l'honneur une nouvelle génération de cinéastes marocains, tels que Sofia Alaoui, Jihane el Bahhar, Adil el Fadili, Leïla Kilani et Khalid Zairi, a-t-il ajouté. Pour la troisième fois dans l'histoire du festival, deux films marocains seront en lice pour l'Etoile d'or : «Les Meutes», un thriller teinté d'humour noir signé Kamal Lazraq et «La mère de tous les mensonges» d'Asmae el Moudir, un documentaire puissant qui affronte les non-dits familiaux. Parmi les 14 œuvres cinématographiques sélectionnées, 5 sont les représentants officiels de leur pays aux Oscars. Ces dernières années, selon son directeur artistique, le Festival de Marrakech a ajouté de nouvelles sections à sa programmation pour diversifier son public. La sélection du «11e Continent» permet d'accueillir des œuvres audacieuses et offre la possibilité à un public cinéphile de s'aventurer hors des sentiers battus en venant à la rencontre de cinéastes novateurs, a-t-il dit. «Nous avons également souhaité mettre l'accent sur la cinéphilie de proximité en organisant de nombreux débats autour des films», a-t-il ajouté, précisant que le festival s'ouvre aussi au jeune public qui bénéficiera cette année de 13 séances dédiées. Le FIFM met à l'honneur également la comédie avec une ouverture marquée par la projection du film «Hit Man» de Richard Linklater. Ce genre cinématographique sera décliné sous toutes ses formes lors des différentes étapes de ce festival international, a-t-il confié. Quant aux films présentés en compétition officielle, ils ont retenu l'attention pour «leur audace, leur générosité et la singularité du regard qu'ils portent sur le monde», a affirmé Bonhomme. Le Festival, qui souffle cette année sa vingtième bougie, célèbre le cinéma dans toutes ses facettes avec une programmation éclectique en présence des plus grandes vedettes du cinéma mondial et marocain.