Depuis Genève, le Polisario fait un appel du pied en direction du Parti Populaire espagnol. Le Front a émis le souhait que «le prochain gouvernement espagnol révise le soutien» de Pedro Sanchez au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental, rapporte vendredi 15 septembre un média proche du Polisario. Un appui qualifié de «violation juridique évidente de la souveraineté du peuple sahraoui et du statut juridique du territoire du Sahara occidental», a indiqué le représentant du Polisario en Suisse, Oubi Bachir, lors d'une rencontre organisée à Genève, en marge de la nouvelle session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, sur «la responsabilité historique de l'Espagne» au Sahara. Une version que l'exécutif espagnol a déjà rejetée. «L'Espagne se considère détachée de toute responsabilité internationale en matière d'administration du Sahara occidental depuis la lettre adressée le 26 février 1976 par le représentant permanent de l'Espagne auprès des Nations unies au secrétaire général de l'ONU. A partir de cette date, l'Espagne a annoncé la fin de sa présence sur le territoire du Sahara», avait précisé, en août 2020, le gouvernement espagnol dans une réponse à une question écrite d'un sénateur de la formation indépendantiste basque EH Bildu. «L'Espagne ne figure pas en tant que puissance administrante dans la liste des territoires non autonomes des Nations Unies», avait souligné l'exécutif de Pedro Sanchez. Cet appel du Polisario au leader de la droite intervient alors que les députés espagnols doivent voter, le 27 septembre, la candidature du chef du PP, Alberto Núñez Feijóo, au poste de Premier ministre. Pour rappel, le roi Felipe VI avait proposé, le 23 août, Alberto Núñez Feijóo pour former un nouveau gouvernement. Lors de la campagne des législatives du 23 juillet, le président du PP avait réitéré sa proposition de «revenir à l'équilibre entre l'Algérie, le peuple sahraoui et le Maroc». Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a salué, le 3 septembre, le «succès» de la «feuille de route» convenue entre l'Espagne et le Maroc et a assuré qu'elle «se poursuivra». «Une feuille de route est un processus, un engagement à long terme entre les deux pays», avait assuré le chef de diplomatie dans des déclarations à la presse de son pays. La nouvelle page dans les relations entre Rabat et Madrid est la conséquence directe du soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental, annoncé le 18 mars 2022.