Le président du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a botté en touche une question sur une éventuelle annulation de sa part, une fois arrivé au pouvoir, de la décision de Pedro Sanchez de soutenir le plan marocain d'autonomie au Sahara. «Il n'y a personne d'autre que Sanchez et Albares qui puisse dire ce que nous avons fait. Je ne sais pas ce que mon pays a fait», a déploré Alberto Núñez Feijóo dans une interview accordée à Cadena Ser. «J'étais avec le Premier ministre marocain (le 31 mai à Rotterdam, ndlr) et ce fut une conversation très loyale et honnête. Il m'a demandé si j'allais garder les accords et je lui ai demandé quels étaient ces accords, parce que je ne les connais pas. Il m'a regardé fixement et je lui ai dit que je les ignorais complètement», a-t-il précisé. «Je vais porter le dossier du Maroc devant le Congrès des députés et la première chose que je ferai, c'est d'en informer le chef de l'opposition», a proposé Feijóo. Ce n'est pas la première fois que le chef du PP adopte une telle position sur ce sujet. Il avait tenu des propos similaires lors d'une interview accordée en mai 2022 à un média espagnol. «Le problème du Sahara occidental ne peut pas être résolu avec une lettre clandestine. Il faut mettre la lumière sur le problème selon la transparence et les accords internationaux. C'est exactement le contraire de ce qu'a fait le gouvernement. La clandestinité ne peut résoudre un problème international mais génère plus de problèmes, plus de tensions, plus d'incertitude et moins de responsabilité envers le peuple sahraoui, envers le Maroc et envers les Nations unies», avait expliqué alors le président du PP. Pour mémoire, le 7 avril 2022, avant de s'envoler pour Rabat pour rencontrer le roi Mohammed VI, Pedro Sanchez s'est réuni avec Alberto Núñez Feijóo, durant une trentaine de minutes. Le Parti Populaire a voté toutes les propositions parlementaires condamnant le soutien de Pedro Sanchez à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara. L'Espagne se prépare à des élections législatives anticipées, prévues le 23 juillet. Les sondages donnent la première place au PP.