Le président du Parti populaire espagnol, Alberto Núñez Feijóo, s'est montré ambivalent lors d'une interview où il a dévoilé sa politique à l'égard du Maroc en cas de son élection à la tête du gouvernement espagnol. Bien qu'il se soit déclaré favorable à préserver une bonne relation avec le Royaume, le patron du PP veut tout de même revoir les accords passés entre Pedro Sanchez et le gouvernement marocain notamment en ce qui concerne l'affaire du Sahara. Depuis qu'il s'est lancé dans la course électorale, le président du parti populaire espagnol, Alberto Núñez Feijóo, a fait montre d'ambiguïté en ce qui concerne le futur des relations avec le Maroc au cas où son parti arrive au pouvoir. L'ambigüité a été telle que les spéculations ont fusé de toutes parts sur un éventuel changement de la politique espagnole à l'endroit du Maroc en cas de retour de la droite au pouvoir. Bien qu'il ait pris l'engagement de rétablir des relations amicales avec l'Algérie, le patron du PP est tout aussi attaché à garder le partenariat avec le Maroc, tel que légué par le gouvernement actuel. C'est en tout cas ce qui ressort de l'interview que le patron de probable successeur de Pedro Sanchez à la tête de la Moncloa. Le patron du PP a fait part de sa volonté d'établir une relation excellente avec le Maroc qui soit « stable et transparente », selon l'expression qu'il a employée. Car, selon lui, le Maroc est un pays "voisin et un pays ami". "La première chose que nous allons faire est d'envoyer un message au Maroc, que nous sommes un parti fiable », a-t-il précisé dans une interview à Telecinco qui a été retranscrite sur le site officiel du PP. Alberto Núñez Feijóo a pris soin de bien nuancer ses propos de sorte à ce que son discours sur le Maroc soit le plus clair possible. A ses yeux, les relations maroco-espagnoles ne sauraient dépendre des alternances politiques et des relations personnelles qu'entretient le Premier ministre espagnol en place avec le Roi du Maroc. D'où la nécessité, selon lui, d'avoir une relation solide entre les deux pays qui transcende les relations personnelles. Le flou persiste ! Toutefois, Feijóo s'est montré flou lorsqu'il a évoqué la nécessité de transparence, faisant allusion aux accords passés entre le gouvernement de Pedro Sanchez et le gouvernement marocain. Des accords qu'il veut revoir et porter devant le Cortes Generales pour examen législatif. Le Maroc et l'Espagne, rappelons-le, ont signé plusieurs accords dans le cadre de la nouvelle feuille de route actée lors de la visite de Pedro Sanchez au Maroc en 2022 qui a marqué officiellement la réconciliation entre les deux pays après la crise du Ghali Gate. « Nous devons savoir ce que Sánchez a convenu avec le Maroc », a-t-il déclaré à ce sujet. Concernant la question du Sahara, Féijoo a donné l'impression qu'il désapprouve le geste de Pedro Sanchez qui a officiellement soutenu le plan d'autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme solution au conflit. Interrogé sur ce point, Féijoo a parlé de l'importance d'avoir des relations équilibrées avec l'Algérie et le soi-disant "peuple sahraoui" ( sans mentionner le polisario) comme l'ont fait les précédents gouvernements.