Au conseil de sécurité, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara a reconnu l'échec des réunions informelles. Pour sortir de cette impasse, Ross a plaidé pour que ce conflit reste dans les radars de la communauté internationale. La question du Sahara a fait l'objet, mercredi soir, au conseil de sécurité d'une réunion à huis-clos. Le médiateur Christopher Ross y a présenté aux Quinze un compte rendu de sa récente tournée, du 25 octobre au 15 novembre, dans la région et certaines capitales européennes. A l'issue de la rencontre, le diplomate américain a fait part aux journalistes de «la très préoccupante situation au Sahara occidental», mettant en garde contre la poursuite du conflit, vieux de 37 ans. S'il perdure, il «pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région», du coup il est impératif pour l'envoyé personnel de Ban Ki-moon que ce différend territorial soit «résolu» à condition qu'il ait «une volonté de s'engager dans un véritable dialogue». Justement, les pourparlers indirects, préconisées par Christopher Ross, voilà trois ans, n'ont rien de donner de concret. Les avancées sont bien minimes et n'ont eu aucun impact réel sur l'évolution du dossier. "Le statut quo une grave erreur de calcul" Dans un message adressé aux parties impliquées dans ce conflit mais surtout aux puissances internationales, Ross a plaidé pour que la question du Sahara «reste dans le radar de la communauté internationale». Une communauté qu'il faut bien le reconnaître, a d'autres chats à fouetter en Syrie, Moyen-Orient, Iran, crise de la zone euro, Somalie, etc… Des dossiers brulants qui accaparent toute l'attention des capitales mondiales. Lesquelles, se disent satisfaites du statut quo. Ross a fait part aux journalistes qu'il ne partage pas cette approche qu'il considère à juste titre «une grave erreur de calcul». Tourner la page des réunions informelles Sur un ton plus diplomatique, le médiateur américain a «demandé aux membres du Conseil de sécurité et à l'ensemble de la communauté internationale de s'y joindre pour encourager les parties au conflit à entamer des négociations sérieuses afin de parvenir à une solution honorable qui mette fin à ce conflit». En attendant une telle implication, Ross a annoncé aux médias des prochaines tournées dans la région et dans certaines capitales mondiales. Dans un aveu d'échec des réunions indirectes, qu'il a lui-même imposé, Ross a reconnu que «réunir une nouvelle session de discussions informelles, ne ferait pas avancer la recherche d'une solution …. Nous en avons eu neuf depuis août 2009 et sans résultats». En revanche, il n'a pas révélé s'il compte remettre en selle les négociations directs, en vigueur sous le mandat de son prédécesseur, le Néerlandais Peter Van Valsum (2004-2008), ni fixer de date pour ces navettes diplomatiques dans la région.