En Espagne, le PSOE de Pedro Sánchez continue de prendre ses distances du Polisario et de l'Algérie. En témoigne son programme électoral qui a ignoré les relations avec l'Algérie et certaines revendications phares du Front. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), que préside Pedro Sánchez, a présenté son programme électoral pour les législatives anticipées du 23 juillet. Le document consulté par Yabiladi accorde une priorité au Maroc, qui est cité juste après deux passages réservés au Portugal et à la France. La formation de gauche y affirme continuer «à approfondir la nouvelle étape des relations bilatérales avec le Maroc». Le programme rappelle que celle-ci est marquée par «la signature de vingt accords pour renforcer la coopération dans la lutte contre la traite des êtres humains et le terrorisme, la coopération en matière d'immigration ou la promotion des entreprises exportatrices et les entreprises espagnoles au Maroc». Sur la question du Sahara occidental, les socialistes réitèrent leur engagement à «soutenir l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies». Dans le même sens, le PSOE promet de maintenir «l'aide humanitaire à la population sahraouie dans les camps», l'Espagne étant «le principal donateur bilatéral». L'autodétermination et l'Algérie ignorées par les socialistes Ce passage pourrait provoquer l'ire du Polisario. Pour cause, le document du PSOE a qualifié les habitants des camps de Tindouf en Algérie de «population» et non de «peuple sahraoui», comme réclame le Front dans ses discours. Le texte des camarades de Pedro Sánchez a également fait l'impasse sur l'organisation d'un «référendum d'autodétermination du peuple sahraoui» ou à l'élargissement du mandat de la MINURSO à la situation des droits humains au Sahara. Cette dernière revendication figurait dans un document du PSOE, publié en septembre 2019. «Nous appuierons un élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme» dans la région, avaient exigé les socialistes, dans un appel de pied à la coalition d'extrême gauche Unidas-Podemos. A ce moment-là, Pedro Sánchez avait grandement besoin de l'appui des camarades de Pablo Iglesias pour son investiture en tant que Président du gouvernement espagnol. Pour rappel, le programme électoral du Parti populaire présidé par Alberto Núñez Feijóo a ignoré aussi «le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Cette proposition était inscrite dans les programmes de la formation de droite classique, sous les présidences de José Maria Aznar et de Mariano Rajoy. Le programme du PSOE a non seulement passé sous silence les principales revendications du Polisario, mais il a aussi ignoré l'Algérie. Dans la thématique des relations avec les «voisins», l'Algérie n'est mentionnée à aucun moment. Les relations entre Alger et Madrid se sont nettement détériorées, après le soutien de Pedro Sánchez au plan marocain d'autonomie au Sahara. L'Algérie a d'abord riposté à cet appui, en mars 2022, en rappelant pour consultations son ambassadeur à Madrid et puis en décrétant, en juin de la même année, des sanctions économiques contre les sociétés espagnoles exportatrices vers le marché algérien. Ces deux décisions sont toujours en vigueur.