Les alliés du Polisario à la Chambre basse du Parlement espagnol ont présenté une proposition qui a fait l'impasse sur les traditionnelles revendications de l' «organisation d'un referendum» dans la province et le «droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Après deux semaines de vive contestation, il semble que les alliés du Polisario à la Chambre basse du Parlement espagnol ont fini par se résoudre à rectifier le tir. C'est du moins ce que laisse transparaitre la teneur de la proposition de loi non-contraignante qu'ils ont déposée. L'initiative porte la signature de la coalition Unidas-Podemos, la Gauche républicaine catalane et EH Bildu (qui regroupe les indépendantistes basques). Le texte souligne que «seuls le dialogue, la négociation et l'accord menés de manière constructive et dans le respect du droit international permettront de parvenir à une solution politique juste, réaliste, viable, durable et mutuellement acceptable au Sahara», rapporte le quotidien Publico. Au grand dam du Polisario, les auteurs de la proposition ont mis sous le boisseau les traditionnelles revendications de l' «organisation d'un referendum» et le «droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Ils s'inscrivent plutôt dans la voie empruntée par le PSOE et exprimée dans son document destiné à sa base. Pas de menace de retirer la confiance au gouvernement Sanchez Ils espèrent, ainsi, gagner le ralliement des parlementaires du Parti Populaire, de Vox et glaner quelques défections dans les rangs socialistes, notamment les voix qui ne partagent pas l'appui de Pedro Sanchez au Maroc, tel le député socialiste basque Odón Elorza. Celui-ci n'a pas hésité à qualifier d' «erreur» la nouvelle position adoptée par le chef de l'exécutif. Les rédacteurs de l'initiative législative ont tenu, par ailleurs, à réitérer que «la décision adoptée unilatéralement» par le chef du gouvernement Pedro Sanchez de soutenir officiellement le plan marocain d'autonomie «contrevient aux résolutions des Nations unies et au droit international (…) Appuyer la voie proposée par le Maroc, implique de facto l'abandon des bases d'une solution politique mutuellement acceptable, comme en témoignent les résolutions de l'ONU». Une fois de plus, ils font l'éloge de la solution politique au conflit au même titre que le PSOE ou le Maroc. Enfin, les députés des formations d'extrême gauche mettent en garde contre les «conséquences diplomatiques» de la décision du chef de l'exécutif sur les relations avec le Front Polisario et l'Algérie. Le texte proposé constitue une évolution par rapport à la proposition présentée la semaine dernière par la coalition d'extrême gauche, Unida-Podemos, exigeant de considérer la question du Sahara occidental comme «une affaire d'Etat», au même titre que l'intégrité territoriale de l'Espagne. Malgré la colère des ces partis, force est de constater qu'ils n'ont pas menacé de retirer leur confiance à l'exécutif Sanchez. Le maintien des socialistes au pouvoir dépend, en effet, entièrement de l'appui des députés de la coalition Unidas-Podemos, membre de la majorité gouvernementale depuis janvier 2020, de la Gauche républicaine catalane, d'EH Bildu et du Parti nationaliste basque. Des partis qui monnaient leur soutien au cabinet Sanchez en échange d'acquis, politiques et économiques, aux niveaux de leurs régions respectives. Avec le Parti populaire, ils n'auront évidemment pas cette opportunité.