La corruption qui gangrène, depuis des années, le Parti Populaire pourrait sonner le glas de cette formation de droite. Après presque sept ans de pouvoir, le PP de Mariano Rajoy est sur le point de sortir par la petite la porte. L'Espagne est en passe de changer de gouvernement. Le socialiste Pedro Sanchez est sur le point de réaliser son rêve de prendre le pouvoir à Madrid. Le verdict est attendu ce vendredi même si le ralliement des députés du PNV (Basques modérés et de droite) n'a guère laissé de doute sur l'issue de la motion de censure présentée contre l'exécutif Rajoy. Si les urnes l'ont empêché à deux reprises de réaliser ses ambitions, cette fois il s'apprête déloger dans quelques heures son grand rival du palais de la Moncloa. Il devrait y prendre ses quartiers grâce à une motion de censure qui a recueilli l'adhésion de huit groupes parlementaires : PSOE (84 sièges), Podemos et ses alliés (67), Gauche catalane républicaine (9), Parti démocratique européen catalan (de Carles Puigedemont exilé en Allemagne - 8), le Parti nationaliste basque (5), Compromis (Coalition de formations nationalistes valenciennes - 4), les Basques de EH Bildu (2), et Nouvelle Canaria (1). Le totale de cette mosaïques de partis (180 voix sur 350 députés à la Chambre basse) permettra certainement à Sanchez de réussir son coup et diriger le pays pendant quelques mois en attendant l'organisation d'élections anticipées. Quelles conséquences pour le Maroc ? Ce gouvernement hétéroclite que devra former le chef du PSOE aura probablement des répercussions pour le Maroc. Plusieurs partis ayant rallier la motion de censure des socialistes sont connus pour leur position hostile envers Rabat. Cependant, les socialistes par rapport à Podemos, EH Bildu ou encore la Gauche républicaine catalane (ERC), paraissent plus proches des positions de Rabat sur des dossiers comme le renouvellement de l'accord de pêche et l'élargissement de l'accord agricole ainsi que sur la question du Sahara occidental. Contrairement à ses «alliés» de circonstance, le PSOE a appris le pragmatisme par l'exercice du pouvoir sous Felipe Gonzalez et José Luis Zapatero. Pedro Sanchez parviendra-t-il à les convaincre de modérer leur traditionnelle hostilité à l'égard du Maroc ? Car Madrid ne peut se passer de l'aide de Rabat sur des questions prioritaires telles la lutte contre le terrorisme, la migration ou la pêche. C'est le défi que doit relever le futur chef du gouvernement dans ses relations avec le royaume.