Alors que le Maroc a opté pour le dessalement de l'eau de mer comme l'une des réponses au stress hydrique sans précédent, il reste important de réduire la facture énergétique des douze stations mises en place. Leur couplage avec les parcs éoliens et les stations solaires reste une option plausible, surtout que ce modèle a déjà porté ses fruits dans les provinces du Sud. «Ceci nous a donné un coup de main pour monter en puissance en matière de capacité de production du mètre cube dessalé», a indiqué le directeur de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi. Lors d'une rencontre tenue jeudi dernier à Casablanca par le quotidien Aujourd'hui Le Maroc, le responsable a souligné que grâce à l'usage des énergies propres et durables, le kilowattheure deviendrait en effet moins coûteux. Dans un contexte inédit de sécheresse, la plus dure depuis 40 ans au Maroc, le potentiel d'eau mobilisable à l'échelle nationale a baissé à 14 milliards de mètres cubes. Le ministre de tutelle, Nizar Baraka, a rappelé lors de cette même rencontre que la situation préoccupante avait des conséquences budgétaires lourdes. En plus de la construction des barrages, le projet de dessalement de l'eau de mer a ainsi été accéléré, portant la capacité des stations opérationnelles à un total de 179,3 millions de mètres cubes annuels. Selon le ministre, le lancement de la station de Casablanca permettra de passer à une vitesse supérieure. Stress hydrique : Le dessalement de l'eau au Maroc, une option mais pas la solution L'ONEE estime à 1,4 milliards de mètres cubes l'objectif qui doit être atteint, pour une alimentation optimale en eau potable sur l'ensemble du pays. C'est pour cette raison d'ailleurs que la facture énergétique de ce projet reste un enjeu majeur, lorqu'on sait que ces stations fonctionnent à l'électricité. Actuellement, le coût du kilowattheure constitue 30% de celui du mètre cube pour une station conventionnelle. Il peut atteindre jusqu'à 70% pour une station de dessalement. Afin de pérenniser des prix stables de l'eau et de l'électricité malgré la flambée des prix des énergies dans le monde, le gouvernement au Maroc a puisé pendant deux ans dans des crédits supplémentaires, de manière à garantir le financement de l'ONEE, selon son directeur. En 2023, quatre milliards de dirhams ont été alloués.