L'exploitation de l'eau dessalée issue de l'unité mutualisée de dessalement de l'eau de mer, destinée à l'irrigation agricole de la plaine de Chtouka et à l'approvisionnement du Grand Agadir d'eau potable, sera effective en mars 2021. Fruit d'un Partenariat public-privé (PPP) entre le ministère de l'Agriculture et l'ONEE avec les deux filiales du groupe espagnol Abdengao : Aman El Baraka et la Société d'eau dessalée d'Agadir (SEDA), le taux global d'avancement de ce chantier, étalé sur 20 hectares, est estimé à plus de 65%. L'ensemble de l'unité sera scindé en deux parties, une partie eau potable et une partie eau d'irrigation qui seront alimentées par des énergies renouvelables. Le coût global du projet est de 4,41 MMDH, dont 2,35 MMDH pour sa composante irrigation et 2,06 MMDH pour sa composante d'eau potable. Depuis le lancement des travaux en juillet 2018, les travaux hors site sont avancés à hauteur de 72% pour les ouvrages d'adduction étalés sur 44 km avec deux stations pompage et deux réservoirs d'une capacité respective de 10.000 et 5.000 m2 en plus de la réalisation de la liaison électrique accomplie à hauteur de 40%. Trois lignes de haute tension Au total, il s'agit de trois lignes de haute tension qui seront réalisées sur 55 km. Ces deux composantes (réseau d'adduction et électricité) nécessiteront au total 455 MDH, selon l'ONEE, dont 363 MDH pour le réseau de canalisations et 92 MDH pour le réseau d'électricité. À noter que l'Office national de l'électricité et de l'eau potable réalise ce réseau lié au transport de l'eau dessalée jusqu'au réservoir de la Régie autonome multiservices d'Agadir (Ramsa) à l'entrée de la ville. A ces installations s'ajoutent celles nécessaires à l'alimentation électrique du projet de dessalement à partir du poste source de de Tiznit. L'ensemble de ce financement est assuré par un prêt octroyé à l'ONEE de la part de la Banque islamique pour le développement (BID). La population bénéficiaire est estimée à 1,6 million d'habitants à l'horizon 2030. Coût : couplage entre les énergies renouvelables et le dessalement Pour réduire le coût, il a été procédé au couplage entre les énergies renouvelables et le dessalement de l'eau mer pour pouvoir réduire ce paramètre de l'énergie dans le dessalement au mètre cube. A cela s'ajoutent d'autres paramètres, notamment le recours aux dernières générations en matière de technologies à travers le «système des échangeurs de pression», ainsi que le raccordement de la station de dessalement à un parc éolien. La mise en service de l'unité de dessalement produira en un premier temps 275.000 m3/jour, à raison d'un débit de 150.000 m3/jour d'eau potable et d'un débit de 125.000 m3/jour d'eau d'irrigation. Ses installations permettront, à terme, une capacité totale de 400.000 m3/jour qui devrait être partagée équitablement entre l'agriculture et l'eau potable. Jusqu'à présent, l'appui accordé à Abengao, concessionnaire et délégataire de l'unité de dessalement de l'eau de mer pour une durée de 30 années, a atteint 725 MDH, soit 39% de l'appui de l'Etat.