C'est l'espagnol Abengoa water et InfraMaroc, filiale de la CDG, qui réalisera le projet, paraphé la semaine dernière par l'ONEE et le ministère de l'Agriculture. Longuement attendue, l'unité mutualisée de dessalement de l'eau de mer pour l'irrigation et l'alimentation en eau potable dans la région Souss-Massa est en phase de concrétisation après l'arrêt, il y a deux années, des premiers coups de pioche dans le site de Cap Ghir au nord d'Agadir, destiné à abriter cette unité. En attendant le lancement effectif des travaux au site de Tifnit à la province de Chtouka Aït Baha où les deux unités seront désormais mutualisées (Celle de l'eau potable et de l'irrigation agricole), les documents contractuels afférents au partenariat public-privé pour la réalisation dudit projet de dessalement de l'eau de mer, ont été paraphés en milieu de semaine dernière par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) en plus du ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts en présence de l'ambassadeur espagnol au Maroc. À cet égard, c'est le même consortium initialement sélectionné pour l'unité de Cap Ghir qui réalisera le projet. Il s'agit de l'espagnol Abengoa Water et du fonds d'investissement InfraMaroc, filiale du groupe marocain Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Aujourd'hui, la région d'Agadir est alimentée à hauteur de 80% à partir des ressources superficielles, notamment à travers les barrages de Moulay Abdellah et d'Abdelmoumen ainsi qu'à partir de ressources souterraines à hauteur de 20% via la nappe de Souss, lesquelles ressources permettent de satisfaire les besoins en eau potable à l'horizon 2020. C'est ainsi que pour la composante eau potable, le projet de dessalement de l'eau de mer disposera d'une capacité de 150.000 m3/jour, au démarrage du projet, qui atteindra 200.000 m3/jour à terme. L'objectif est de sécuriser l'alimentation en eau potable au profit d'une population de 2,3 millions d'habitants à l'horizon 2030 dont 20% en milieu rural, mais aussi de faire face à la baisse du niveau de la nappe phréatique en relation avec le déficit hydrique, en plus de l'impact des aléas climatiques avec de nombreux incidents survenus au Grand Agadir. Le projet dont le coût a été optimisé à l'issue de sa mutualisation permettra aussi de porter le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural à 100% au niveau du Grand Agadir et d'accompagner le développement socio-économique de la région, allusion faite à d'autres activités, y compris l'agriculture intensive. Sur ce dernier point, les producteurs-exportateurs de fruits et légumes (maraîchers) se sont déjà engagés à souscrire un contrat auprès de l'opérateur du réseau de distribution d'eau dessalée pour un volume oscillant entre 3.600 et 4.000 m3/ha/an avec un prix subventionné de 6 DH pour l'agriculteur. En plus du montant d'investissement lié au projet de réalisation de l'usine de dessalement de l'eau de mer qui nécessitera près de 2 MMDH pour sa composante eau potable, l'ONEE consacrera des investissements additionnels de 600 MDH hors taxes. Il s'agit de la pose de 44 km de conduites, de la construction d'un réservoir d'eau potable de 35.000 m3, de l'installation de 3 lignes électriques à haute tension sur 55 km à partir du poste source de Tiznit connecté au complexe solaire Noor Ouarzazate et de la construction de 2 stations de pompage et 2 réservoirs de mise en charge. À cet égard, signalons aussi que l'appel d'offres international n°08/DAM/ET/2015 ayant pour objet le renforcement de l'alimentation en eau potable de la ville d'Agadir par dessalement d'eau de mer, a été annulé en vertu d'une décision signée en janvier 2017 par le directeur général de l'ONEE après son report à maintes reprises par la Direction des approvisionnements et marchés de l'ONEE-Branche eau à l'issue de la mutualisation de deux projets en un seul à la localité de Tifnit relevant de la province de Chtouka.