A travers un partenariat Public/Privé, le consortium composé de la CDG et de la société espagnole Abengoa va alimenter le Grand Agadir dès 2016 en eau potable par dessalement d'eau de mer C 'est un premier du genre au Maroc pour le secteur de la production d'eau potable par dessalement d'eau de mer. L'ONEE (Office National de l'Electricité et de l'Eau) a,en effet, lancé, le 30 mai dernier à Rabat, le premier projet BOT(Build, Operate and Transfer) pour le renforcement de la production d'eau potable par dessalement d'eau de mer pour la région du Grand Agadir. Il s'agit d'un projet lancé dans le cadre d'un partenariat Public/Privé entre l'office et le consortium constitué de l'Espagnol Abengoa et Inframaroc, filiale du groupe CDG. L'office précise que les deux sociétés ont été retenues à l'issue d'un processus d'appel d'offres international ouvert. D'un coût global dépassant 1 milliard de DH, ce projet consiste en la réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer, avec une capacité de production d'eau dessalée de 100000 m3 par jour, extensible à 200000 m3 par jour à terme. L'objectif est de couvrir les besoins en eau potable par dessalement d'eau de mer dès 2016 de la région du Grand Agadir jusqu'à l'horizon 2030. «Ce projet est important par sa nature. C'est le plus grand projet de dessalement de notre histoire. Il s'agit aussi de la fabrication du premier modèle de partenariat public/privé pour les investissements dans ce domaine », a souligné Ali Fassi Fihri, le directeur général de l'ONEE. Pénurie d'eau Cette signature de convention entre l'ONEE et le consortium, quelques jours après la conclusion du Contrat-Programme avec l'Etat pour la période 2014-2017, marque donc le début d'une longue aventure entre le public et le privé en matière d'investissement dans le secteur de la production d'eau potable au Maroc, puisque d'autres projets similaires sont en gestation. A un moment où plusieurs études montrent que le Maroc va faire face à une pénurie d'eau à l'horizon 2025, Ali Fassi Fihri a exposé les solutions pour limiter les dégâts liés au déficit attendu. Outre des barrages qui ont eu un résultat concluant en la matière, on a également le transfert d'eau des zones qui ont un excédent vers les régions déficitaires.On note aussi le dessalement. Sur ce volet, on peut citer, entre autres, l'exemple de Boujdour ou de Laâyoune. Il y a lieu aussi de citer la réutilisation des eaux usées. Soulignons que la majeure partie de ces solutions nécessite beaucoup de consommation en énergie. Le dessalement par exemple, le coût de production, c'est 60% à 70% le coût de l'énergie. «Les solutions d'avenir en matière d'eau nécessitent beaucoup d'énergie. Mais si dès maintenant, nous n'avons pas une planification et un travail d'ingénierie pour l'énergie/eau, nous raterons le rendez-vous en 2030 », a mis en garde le Dg de l'ONEE. Concernant le projet de production d'eau potable par dessalement d'eau de mer pour le Grand Agadir, cette première unité comprendra d'importantes infrastructures composées respectivement d'une prise directe en mer, sous forme d'un émissaire de 1200 mètres, d'une usine de dessalement basée sur la technologie de l'osmose inverse. Cette dernière sera située près du Cap Ghir, environ 40 km au nord de la ville d'Agadir. L'unité est dotée d'un réservoir de stockage d'eau traitée de 35000 m3, d'une station de pompage d'eau traitée, une conduite de 100 m raccordée à la conduite existante liant la station de traitement de Tamri aux réservoirs de distribution de la ville d'Agadir, ainsi qu'une conduite de rejet par diffusion en mer sur 400 m et un poste de transformation. Précisons que l'exploitation de cette usine se fera sur une période de 20 ans. Il faut de même noter que la BMCE Bank est associée à cette opération, et qu'elle supportera le coût global de l'investissement à hauteur de 75%, les 25% restants seront assurés par le consortium Abengoa/CDG. Pour rappel, la société Abengoa est implantée au Maroc depuis 1977. Elle est spécialisée dans les solutions technologiques innovantes en faveur d'un développement durable dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement.