Abderrahim El Hafidi. DG de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) En marge du Sommet international sur la sécurité hydrique qui s'est tenu du 1er au 3 octobre à Marrakech, Abderrahim El Hafidi, DG de l'ONEE, revient sur la présence de l'eau dans la chaîne de valeur du kilowattheure (kWh) pour la production d'énergie électrique. Quelle est la part de l'hydraulique dans la production d'électricité pour l'ONEE ? Aujourd'hui, l'ONEE dispose d'une puissance installée d'environ 10.000 mégawatts. Sur ces 10.000 mégawatts, la puissance installée en hydraulique est estimée à 1.700 mégawatts. Cette part est donc très importante. En revanche, cette puissance hydraulique est utilisée avec beaucoup d'intelligence et de rigueur puisque dans ces 1.700 mégawatts interviennent les stations de transfert d'énergie par pompage (STEP). Ces dernières réduisent énormément la perte en eau qui circule en cercle fermé. De plus, on ne recourt pas au pompage lorsqu'on dispose de l'énergie renouvelable. Par la suite, elle est stockée à des niveaux plus hauts en turbines. Elle servira durant les heures de pic. Sur les 1.700 mégawatts précités, il y a aussi 400 mégawatts de STEP. Le reste est le fait d'usines hydrauliques. Ces usines ne peuvent fonctionner s'il n'y a pas de besoin d'eau pour l'irrigation. L'objectif est de rationaliser l'utilisation de l'eau, sauf dans des cas exceptionnels, lorsqu'il y a une grande demande en énergie électrique, surtout durant les heures de pic. Le CESE a tiré la sonnette d'alarme au sujet de la sécurité hydrique au Maroc. Quel regard portez-vous sur cette question ? Le Maroc a finalisé le Programme prioritaire 2019-2026 qui a déjà été présenté au roi Mohammed VI. Ce programme permettra de lancer toutes les opérations nécessaires en vue d'assurer l'adéquation entre l'offre et la demande en eau à l'échelle nationale. Le plan prévoit aussi des investissements très importants afin de relever les challenges en matière de stress hydrique au Maroc. Quel serait le rôle de l'ONEE dans la mise en œuvre de ce programme ? Le rôle de l'ONEE est opérationnel. En effet, nous avons le rôle de réaliser des stations de traitement d'eau, mais aussi d'installer des stations de dessalement ainsi que de réaliser des adductions pour le transport d'eau. L'ONEE assure aussi une partie de la distribution de l'eau. Commet évoluent les énergies renouvelables dans le mix énergétique ? En termes énergétique, le mix évolue vers une domination des énergies renouvelables. La part des énergies renouvelables atteindra dans la puissance électrique installée une part de 42% à l'horizon 2020 et de 52% en 2030. La «montée en puissance» de la part des énergies renouvelables est la solution idoine étant donné que le coût de production à partir de certaines énergies telles que l'éolien et le solaire photovoltaïque est de plus en plus compétitif par rapport aux énergies classiques. Pour ce qui est du dessalement, la décision prise est essentiellement basée sur le couplage entre les énergies renouvelables et le dessalement pour pouvoir réduire le coût de l'énergie dans le dessalement au mètre cube.