D'ici 2030, le Maroc disposera d'un mix électrique avec une capacité installée en énergies renouvelables qui dépassera les 64%. «A partir de là, nous baisserons considérablement le coût de production de l'eau dessalé et nous assurerons la disponibilité en eau potable à tous les Marocains», a déclaré Abderrahim El Hafidi, DG de l'ONEE, le 25 mai à Casablanca, lors d'une conférence-débat organisée par Aujourd'hui le Maroc. Le Maroc souffre de stress hydrique. C'est un secret de polichinelle. Il se dirige même vers une pénurie. Mais, au lieu de subir, le gouvernement a pris les devants. Un plan national de l'eau a été mis en place avec pour objectif d'affronter les défis de l'eau au cours des 30 prochaines années. Les contours de ce plan et la nouvelle méthode de l'Exécutif pour faire face à la pénurie de nos ressources hydriques ont été exposés, le 25 mai à Casablanca, lors d'une conférence-débat organisée par Aujourd'hui le Maroc. «La solution est le dessalement d'eau de mer», lance d'emblée Abderrahim El Hafidi, DG de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), au parterre de spécialistes venus nombreux assister à cette conférence où Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau a exposé les grandes lignes de la feuille de route gouvernementale de l'eau. Mais, il ne s'agit pas que de lancer des stations de dessalement à tour de bras, dans leur version classique. «Et puisque tout dépend du coût de production du mètre cube dessalé, le Maroc jouera sur le couplage de ces stations avec les énergies renouvelables», précise El Hafidi. «Le Maroc dispose de 3.500 km de côtes et d'un grand vivier d'énergies renouvelables. On doit en profiter pour produire de l'eau potable via une source d'énergie durable et compétitive. Le couplage des stations de dessalement avec des parcs éoliens et solaires nous permettra de monter en puissance en matière de capacités de production du m3 dessalé avec un coût bas», détaille El Hafidi. Et d'ajouter : «D'ici 2030, nous aurons un mix électrique avec une capacité installée en énergies renouvelables qui dépassera les 64%. A partir de là, nous baisserons considérablement le coût de production de l'eau dessalé, le coût énergétique représentant 60% du coût de production du m3, et nous assurerons la disponibilité en eau potable à tous les Marocains». L'objectif du Maroc est de généraliser la production de l'eau potable à partir du dessalement. D'ici 7 ans, le pays produira pas moins d'un milliard de m3 dessalé. «Nous consommons aujourd'hui 1,4 milliard de m3 en eau potable. Grâce à ces stations couplées aux énergies renouvelables, nous serons à 1,5 milliard en 2030», estime le patron de l'ONEE.