Un rapport du Centre national de renseignement (CNI) en Espagne a confirmé que le Maroc a exigé, en 2021, le limogeage de la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez Laya, comme condition préalable à la normalisation des relations avec l'Espagne. «Une semaine après que Rabat l'ait exigé lors d'une réunion secrète entre les représentants des deux Etats, le chef du gouvernement a décidé de ne plus compter sur elle au Conseil des ministres et l'a limogé, sans explication, pour nommer l'ambassadeur d'Espagne à Paris de l'époque, José Manuel Albares», a révélé le journal El Confidencial, repris par la presse ibérique. La même source ajoute qu'«en pleine crise entre l'Espagne et le Maroc», provoquée par l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta, une réunion aurait eu lieu entre l'ambassadeur d'Espagne, Ricardo Díez-Hochleitner, et son homologue marocaine à Madrid, Karima Benyaich. Une rencontre qui aurait été «tenue secrète jusqu'à présent». La demande du Maroc y aurait été formulée. L'ambassade du Maroc à Madrid a démenti la tenue de cette réunion, le gouvernement, le ministère des affaires étrangères et plusieurs des personnes impliquées en Espagne ont refusé de répondre aux questions des journalistes. El Confidencial ajoute que cette réunion a été consignée dans une note intitulée «Marruecos : situación crisis bilateral» à laquelle il a eu accès et qui indique que seuls certains membres de l'exécutif espagnol étaient au courant de la tenue de cette rencontre, qui aurait eu lieu le 2 juillet 2021. Le 10 juillet, le chef du gouvernement Pedro Sánchez informe ses ministres de l'imminence d'une crise gouvernementale dont Laya est l'une des victimes. «Son remplaçant, José Manuel Albares s'est depuis lors fixé comme objectif d'améliorer les relations avec le Royaume du Maroc», ajoute la même source, qui explique que sa prédécesseure était au centre des critiques marocaines concernant l'entrée de Brahim Ghali en Espagne. De plus, même après son limogeage, elle a dû faire face à une procédure judiciaire, déposée en mars 2022, pour déterminer si l'arrivée du chef du Polisario s'était déroulée de manière régulière.