Une fois de plus, le Maroc unit la majorité des formations politiques espagnoles. Le Parti Populaire, Vox, Ciudadanos et Podemos sont vent debout contre les déclarations du président de la Chambre des conseillers sur Ceuta et Melilla. Les déclarations du président de la Chambre des conseillers, le Sahraoui Ennam Mayara, sur la marocanité de Ceuta et Melilla, continue d'alimenter la polémique en Espagne. Après la réponse de la ministre de la Défense, Margarita Robles, c'est au tour des partis politiques de s'emparer de ce sujet, chaque formation selon son propre agenda et son référentiel idéologique. L'échéance des élections a amplifié le nombre des réactions. Le Parti Populaire, droite classique et première force de l'opposition à la Chambre des représentants, estime que les propos de Mayara sont une preuve de plus de la «faiblesse» de l'exécutif Sanchez face au Maroc «dans la défense de la souveraineté espagnole» sur les deux présides. «Nous sommes très clairs. Nous défendons la souveraineté, bien sûr, de Ceuta et Melilla. Le Parti Populaire a toujours été ferme sur ce sujet. C'est une question totalement hors de tout débat», a indiqué la porte-parole du groupe des députés du PP, Cuca Gamarra. Podemos est monté sur l'arbre de la polémique pour défendre le Polisario Cette affaire a donné lieu à une confrontation directe entre Vox et le PP. La formation d'extrême droite a saisi cette opportunité pour rappeler que le parti que préside Alberto Núñez Feijóo est «un frère de l'Istiqlal». «L'auteur des déclarations sur Ceuta et Melilla appartient à un parti nationaliste allié du PP», a souligné le porte-parole du groupe des députés de Vox, Iván Espinosa de los Monteros. En effet, l'Istiqlal et le PP sont membres de l'Internationale démocratique du Centre. Il en est de même pour le RNI d'Aziz Akhannouch. Nizar Baraka, arborant sa casquette de secrétaire général du PI, avait conduit, en avril 2022, une forte délégation de son parti, au dernier congrès du PP. Podemos s'est aussi invité à la polémique. Les camarades ne ratent aucune occasion pour décocher des flèches en direction du Maroc et surtout se faire l'avocat du Polisario. Le porte-parole de Podemos, Javier Sánchez Serna a affirmé que «l'Espagne doit avoir une position forte et défendre sa souveraineté contre un pays comme le Maroc, non seulement sur la question de Ceuta et Melilla, mais aussi sur une question comme l'autodétermination du Sahara occidental». Face au Maroc, «nous pensons que l'Espagne doit continuer à défendre sa souveraineté mais aussi la démocratie, les droits de l'Homme et le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il précisé. Le responsable partisan a, par ailleurs, réitéré le rejet de son parti du soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d'autonomie au Sahara. La petite formation Ciudadanos, appelée à disparaitre lors des prochaines élections, a fait le lien entre les déclarations d'Ennam Mayara et le changement de position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara. «Jamais auparavant, il n'y a eu autant d'insultes ou de déclarations de ce type de la part du Maroc contre deux villes parfaitement espagnoles et qui continueront de l'être», a estimé la cheffe du parti, Inés Arrimadas. Elle a oublié que l'ancien chef de l'exécutif, Saadeddine El Othmani avait tenu les mêmes propos. L'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, avait assuré lors de sa convocation par le ministère espagnol des Affaire étrangères, en décembre 2020, que les deux villes sont «occupées».