La majorité des députés espagnols ont accepté, mardi, la proposition législative d'Unidas Podemos visant à octroyer la nationalité aux Sahraouis, qui sera discutée au Congrès. Seuls 118 députés du PSOE ont rejeté le texte lors d'un vote qui a permis aux élus de fustiger le soutien du gouvernement de Sanchez au plan d'autonomie au Sahara. Le Congrès espagnol a approuvé, mardi, la proposition législative d'Unidas Podemos visant à octroyer la nationalité aux Sahraouis nés avant 1976. Selon la presse espagnole, le texte sera ainsi discuté par les députés espagnols en vue de son approbation. Lors du vote de cette proposition, Unidas Podemos a pu compter sur le soutien du Parti populaire ainsi que l'abstention de Vox, qui ont facilité l'approbation du texte par 168 voix pour, 53 abstentions de l'extrême droite et le rejet de 118 députés socialistes du PSOE. «Les socialistes ont été laissés seuls dans leur rejet. Une fois de plus, le PSOE a dû subir un barrage de critiques de la part des autres groupes pour avoir abandonné la position historique de l'Espagne» sur le dossier du Sahara, poursuit la même source. «Notre priorité politique est le droit à l'autodétermination et nous ferons tout notre possible pour que ce mandat des Nations unies soit rempli et que les Sahraouis puissent être libres de décider de leur avenir en organisant ce référendum retardé de manière injustifiée», a commencé le porte-parole adjoint de Unidas Podemos, Enrique Santiago, depuis la tribune du Congrès. Santiago a ajouté que le but de l'initiative était de «faire amende honorable aux Sahraouis pour le tort historique infligé à ce peuple» lorsque l'Espagne avait «abandonné le territoire et en pratique l'ont remis à la souveraineté marocaine» en février 1976, avant de comparer cette question à la nationalité espagnole accordée…aux Juifs séfarades. Le PP tire sur le gouvernement Sanchez «Personne ne devrait être orphelin de sa patrie, de son Etat et de sa nationalité, ce qui équivaut à être orphelin de protection et à vivre dans la misère», a déclaré à la tribune le député PP Miguel Ángel Jerez, qui a néanmoins rappelé l'arrêt de la Cour suprême qui «refuse la possibilité d'être considéré d'origine espagnole aux personnes nées dans l'ancien Sahara espagnol». «Si l'initiative qu'ils proposent est approuvée, nous aborderons le débat avec sérénité et respect sans nuire à nos relations internationales, sans commettre les mêmes bévues que le gouvernement Sánchez a commises avec le Sahara, avec le Maroc et avec l'Algérie en 24 heures», a-t-il déclaré. De leur côté, les élus de Coalición Canaria, EH Bildu, PNV, Ciudadanos, BNG, Compromís, Junts ou ERC ont repris l'accusation selon laquelle «le gouvernement a trahi le peuple sahraoui» en soutenant le plan d'autonomie. Le feu vert des députés espagnols permettra au Congrès de débattre de la proposition législative d'Unidas Podemos. Le projet de loi a été enregistré en avril 2022, peu après le soutien du gouvernement de Pedro Sanchez au plan d'autonomie proposé par le Maroc au Sahara. Il a été déterré deux semaines après le Sommet de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne, tenu les 1er et 2 février à Rabat. Le texte prévoit d'accorder la nationalité espagnole aux Sahraouis nés avant le 26 février 1976 dans la province et à leurs descendants, pour lesquels il fixe un délai de 5 ans à compter de l'inscription au registre de l'état civil de l'acquisition de la nationalité de l'un de leurs parents. A cette fin, une série de conditions de preuve seront requises. Les Sahraouis ayant une situation régularisée en Espagne peuvent aussi, si la proposition est approuvé, accéder à la nationalité espagnole par la résidence après deux ans seulement.