Au voisin ibérique, l'opposition de l'extrême gauche au soutien de Pedro Sanchez à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara, monte d'un cran. La coalition Unidas-Podemos, une composante de la majorité gouvernementale, a présenté, vendredi, une proposition réclamant aux Cortes (les deux Chambres du Parlement espagnol) de considérer «le Sahara occidental une affaire d'Etat», au même titre que l'intégrité territoriale de l'Espagne. L'initiative est portée par des députés de Podemos et d'Izquierda Unida (Gauche unifiée) à l'Assemblée générale de la région autonome des Asturies, rapporte Europa Press. Le texte rejette la «décision unilatérale du chef du gouvernement» d'appuyer la position du Maroc sur ce dossier et exige «le respect des accords internationaux appelant à l'autodétermination de l'ancienne colonie espagnole». «Compte tenu de l'importance du conflit du Sahara pour l'Espagne», les auteurs de la proposition revendiquent le droit du parlement espagnol à débattre de ce «revirement». Pour rappel, Podemos avait déjà réclamé au gouvernement espagnol d'«établir des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD» et de permettre aux «Sahraouis résidents [en Espagne] d'accéder à la nationalité espagnole». Des revendications que les camarades avaient oubliées, une fois entrés, en janvier 2020, au cabinet Sanchez. Le 30 mars, Pedro Sanchez devra comparaître devant la plénière de la Chambre basse du Parlement pour expliquer son soutien à la proposition du Maroc, prévoyant d'accorder une autonomie au Sahara occidental.