Le Maroc a chuté de sept places dans le classement international de l'Indice de perception de la corruption pour 2022, comparé à l'année précédente, selon Transparency international. Rendu public le 31 janvier dernier, le rapport montre aussi que la corruption reste un défi majeur dans le pays. Maroc a connu un net recul dans le classement mondial de la perception de la corruption, réalisé annuellement par Transparency international. Le royaume a chuté de sept places en 2022 par rapport à l'année d'avant, selon l'Indice (IPC) de l'ONG, rendu public mardi 31 janvier 2023. Ainsi, le pays s'est classé 94e sur 180, avec un score total de 38 points sur 100. L'organisation a indiqué que 31% des bénéficiaires des services publics dû verser un pot-de-vin à cet effet, au cours des douze derniers mois. 51% des personnes sondées dans le pays ont estimé que la corruption avait augmenté au cours douze derniers mois. En 2019, le Maroc a été noté 41/100 et classé 80e dans le monde. En 2020, il a été 86e, avec une note de 40/100. Il a été 87e en 2021, avec 39/100. Les Printemps arabes n'ont pas permis d'éradiquer la corruption politique Dans l'IPC, les pays sont notés de 0 à 100. Plus le score pays est élevé, plus le degré de corruption observé est faible. La note 100 indique que le pays est exempt de corruption. Le Maroc s'est classé deuxième en Afrique du Nord, derrière la Tunisie, classée 85e dans le monde. L'Algérie arrive à la troisième place régionale et la 116e mondiale. Elle est suivie de la Mauritanie 130e du classement global, puis de la Libye, 171e mondiale. Dans la région arabe, les Emirats arabes unis se sont classés premiers (27e mondial), suivis du Qatar (40e), de l'Arabie saoudite (54e), puis de la Jordanie (61e), de Bahreïn et du Sultanat d'Oman (69e), du Koweït (77e), de la Tunisie (85) et du Maroc (94e). Transparency international indique que le score moyen pour la région MENA, cette année, est 38. Par ailleurs, 80% des pays de la région ont obtenu un score inférieur à 50. Dans ce sens, l'IPC analyse que «la région continue de lutter contre l'autoritarisme». Elle reconnaît aussi l'échec des soulèvements politiques dans la région, depuis 2011. «Ces changements n'ont finalement pas permis de venir à bout des structures de pouvoir permettant à ceux qui sont au sommet de conserver leur domination et d'entraver l'intégrité politique», estime l'ONG. «Les instabilités et la mainmise sur le pouvoir alimentent à leur tour la corruption, ainsi qu'un cercle vicieux de l'autoritarisme et des conflits à travers le monde arabes», ajoute la même source. L'instabilité des pays pèse beaucoup sur la lutte contre la corruption A l'échelle mondiale, le Danemark est en tête de liste, suivi de la Finlande et de la Nouvelle-Zélande à la deuxième place, puis de la Norvège, de Singapour et de la Suède classées cinquièmes. La fin du classement est bouclée par la Libye, le Yémen, le Venezuela, le Sud-Soudan, la Syrie et la Somalie. Transparency international fonde sa classification des pays sur des données relatives à la corruption, au détournement de fonds publics et aux abus par les responsables publics pour arriver à des objectifs personnels d'enrichissement en tout impunité. Ce rapport a tenu compte aussi de la capacité des gouvernements de chaque pays à contenir la corruption dans la sphère publique, à la bureaucratie excessive dans le secteur public et ses répercutions sur le recours à la corruption, le recours aux intermédiaires dans les nominations publiques, le garanties légales de déclaration du patrimoine et des conflits d'intérêts, la protection des personnes qui signalent des cas de corruption et l'accès à l'information sur la vie publique et les activités gouvernementales.