Brahim Ghali est presque assurer de rester, pour quelques années supplémentaires, aux commandes du Front Polisario. Son principal concurrent aurait jeté l'éponge. A quelques jours de la tenue de son 16e congrès, prévu du 13 au 17 janvier dans le «camp de Dakhla», le Polisario a organisé, le week-end dernier, sa «conférence nationale». Un rendez-vous important pour la direction du Front afin d'affronter le prochain conclave avec le minimum de consensus. Les discrétions parvenues à Yabiladi laissent entendre que la route pour Brahim Ghali de rempiler pour un second mandat, est presque dégagée. Mustapha Bachir Sayed, son principal concurrent à diriger le mouvement séparatiste, a jeté l'éponge. Hier, lors des travaux de la «conférence nationale», il a pris la parole pour annoncer son appui à la candidature de Brahim Ghali. Même si le frère du fondateur du Polisario, est originaire de la puissante tribu des Rguibates et très populaire auprès de la jeunesse, l'appui du parrain algérien lui manque cruellement. En effet, les militaires au pouvoir au voisin de l'Est ne lui ont jamais pardonné d'avoir proposé, en 2002, à des officiels américains l'installation d'une base militaire au Sahara, une fois tombé sous le contrôle du Polisario, en échange de la reconnaissance de la «RASD». Depuis, il a été écarté des premiers postes de responsabilité et son passeport diplomatique algérien lui a été retiré. Il doit son retour, en 2016, justement à Brahim Ghali. Ghali est présenté comme le candidat de la «ligne dure» face au Maroc Des médias du Front n'ont pas attendu l'annonce de Bachir Mustapha Sayed pour mener une campagne en faveur de Brahim Ghali. «L'actuel secrétaire général est le candidat qui a le plus de chances de continuer au poste de secrétaire général (...) Il est vrai que Ghali ne représente pas le renouveau que beaucoup réclament, mais il a des arguments qui plaident en sa faveur : il est influent et opte toujours pour la ligne dure contre l'occupation. Une ligne politique à laquelle adhèrent les jeunes sahraouis, lassés de l'éternelle situation et de l'impuissance dans les camps et dans l'exil», écrit ECSaharaui. Cet acte d'allégeance de la part de Bachir Sayed à Brahim Ghali est à même de lui assurer de bénéficier d'un haut poste de responsabilité dans la prochaine direction du Front, qui verra le jour après la tenue du 16e congrès. Actuellement, il occupe le titre de «ministre conseiller à la présidence de la RASD». Auparavant, Ghali l'avait désigné de 2016 à 2018 à la tête du «ministère des territoires occupés». Son passage a été surtout marqué par de profondes tensions avec les associations proches du Polisario actives au Sahara. Quant aux autres candidats Abdelkader Taleb Omar et Mohamed Ibrahim Biadillah, ils ne représentant pas une menace sérieuse pour Brahim Ghali. Le premier est issu de la tribu des Oulad Dlim dont les membres avaient mené le soulèvement de 1988, réprimé dans le sang, alors que le deuxième n'a pas le soutien des militaires algériens.