Après la suggestion d'un général algérien, Brahim Ghali a annoncé de nouvelles nominations à des potes de responsabilités avec une ouverture sur la tribu des Teknas. Cela n'a pas manquer de faire grincer des dents au sein du Polisario. Comme annoncé par Yabiladi le 5 février, la direction du Polisario largement dominée par les Rguibates a opéré une ouverture maitrisée sur les autres tribus sahraouies installées dans les camps de Tindouf. Mardi 19 février, Brahim Ghali a nommé de nouveaux visages, chargés désormais d'assumer de hautes fonctions au sein du secrétariat de l'organisme politique du Front. «Certains postes ont été attribués à des membres issus des la grande composante des Teknas et ses factions. Un geste qui devrait apaiser la colère du 'Premier ministre', Mohamed El Ouali Akeik, originaire de la tribu des Zarguiyine», explique une source ayant requis l'anonymat. La main de l'Algérie Ghali a également tendu la main à la jeunesse des camps en désignant Moussa Salmi, responsable des «organisations de masses et de la société civile». Celui-ci a déjà effectué des visites au Maroc, notamment à Laâyoune et Rabat en 2015 dans le cadre d'une délégation de la jeunesse de l'Internationale socialiste ayant rencontré des représentants de l'USFP. Ce jeune sahraoui plaide pour un dialogue avec les associations et les partis politiques marocains. Une approche qui va, sans doute, le mettre en confrontation directe avec Bachir Mustapha Sayed, «ministre des territoires occupés», et qui chapeaute la relation avec les partisans du Polisario au Sahara. Mais vingt-quatre heures à peine après la publication de la liste des nouveaux responsables, des voix s'élèvent au sein de certains milieux sahraouis. Ils expliquent que Brahim Ghali a violé la loi du Front exigeant que les candidats pressentis à occuper de hautes fonctions au sein du secrétariat de l'organisme politique doivent au préalable en être membres. Ce qui n'est pas le cas des bénéficiaires de cette ouverture maitrisée par le chef du Polisario, assurent-ils. Ces nominations interviennent juste après la réunion, tenue dans l' «ambassade» du Polisario à Alger le vendredi 1er février 2019 (pourtant jour férié en Algérie), entre Khatri Addouh, Mohamed El Ouali Akeik, Bachir Mustapha Sayed et un général algérien, mandaté pour écouter notamment les griefs de Akeik. Le militaire a promis de répondre favorablement aux doléances des Teknas et de convaincre Brahim Ghali d'accorder à cette tribu des places dans l'administration du Polisario aussi bien à Tindouf qu'à l'étranger. Voilà qui est donc chose faite.