Quarante-cinq associations amazighes nationales et de la diaspora euro-américaine ont demandé au roi Mohammed VI de donner ses instructions en faveur de la reconnaissance du Nouvel an amazigh comme fête nationale officielle et journée fériée. Alors que les Amazighs de l'Afrique du Nord et du monde s'apprêtent à célébrer, la semaine prochaine, le nouvel an amazigh, 45 ONGs et associations amazighes nationales et de la diaspora euro-américaine ont adressé une lettre au roi Mohammed VI pour proclamer le 13 janvier comme fête nationale et jour férié. Dans leur lettre, parvenue ce jeudi à Yabiladi, les associations ont rappelé que «plus de vingt ans se sont écoulés» depuis le discours de référence du souverain qui «a reconnu l'amazighité du Maroc à l'occasion de la Fête du Trône en 2001». «Depuis, le Royaume en est, aujourd'hui, à la douzième année de la reconnaissance de l'amazighe en tant que langue officielle dans la nouvelle constitution, au côté de la langue arabe et à la quatrième année depuis la promulgation des lois réglementaires relatives à l'activation du caractère officiel de l'amazigh et du Conseil national des langues et de la culture marocaines», ajoutent-elles. «Aussi, en votre qualité de Chef de l'Etat, symbole de l'unité de la nation, défenseur des droits et libertés et garant de la pérennité et de la stabilité, du pays, Sa Majesté a toujours été soucieux du respect la Constitution du Royaume qui reconnaît tous les éléments de l'histoire collective et de l'identité culturelle nationale du Maroc, constituée de multiples affluents culturels», poursuit la lettre. Celle-ci cite notamment le discours royal du 17 octobre 2001, où le roi avait affirmé que «la promotion de l'amazighe est une responsabilité nationale» et celui de la célébration de la fête du Roi et du Peuple, du 20 août 2021. «Sur la base de ce qui précède, nous nous adressons à Sa Majesté en lui demandant de bien vouloir donner ses instructions afin que le Nouvel An Amazigh soit reconnu comme fête nationale officielle et journée fériée payée, ce qui outre sa forte symbolique consacrera et rétablira le renouveau de l'amazighité conformément à l'esprit et à la philosophie de la constitution et en harmonie avec les discours de Sa Majesté.» Extrait de la lettre «Rendre justice à la culture amazighe» Les associations signataires se sont aussi dites «honorés d'adresser [leurs] plus chaleureuses félicitations et [leurs] meilleurs vœux au souverain à l'occasion de l'année grégorienne 2023 et l'année amazighe 2973. «De même que nous implorons Allah Le Tout-Puissant afin qu'il préserve notre pays bien-aimé en lui assurant la sécurité, la paix sociale, la fraternité, la solidarité et la cohésion entre toutes ses composantes culturelles et linguistiques», conclut la lettre. L'année dernière, l'Assemblée mondiale amazighe avait choisi de faire cavalier seul, en adressant une lettre similaire au roi Mohammed VI et au chef du gouvernement, appelant l'exécutif à reconnaître cette célébration en tant que fête nationale. La semaine dernière, le gouvernement marocain a botté en touche une question sur la déclaration de Yennayer en tant que fête nationale. «Nous allons célébrer le nouvel an amazigh», a déclaré sommairement Mustapha Baïtas, son porte-parole lors du point de presse suivant le conseil du gouvernement. Le RNI, à la tête de la coalition gouvernementale, avait pourtant déposé, en janvier 2021 à la Chambre des représentants, une proposition de loi préconisant de fixer le 13 janvier, jour férié, pour la célébration du nouvel an amazigh. Une initiative législative qui avait été défendue par Mustapha Baïtas, alors député. Après dix ans passés dans la présidence du gouvernement, sans pour autant franchir le pas de la proclamation du 13 janvier comme fête nationale, le PJD avait surfé, il y a deux ans, sur les revendications du tissu associatif marocain. Sa députée Naima El Fathaoui, avait révélé avoir adressé une requête dans ce sens au chef du gouvernement, en estimant que la célébration de cette date est «plus qu'une nécessité afin de rendre justice à la culture amazighe».