A quelques jours du coup d'envoi de la Coupe du monde au Qatar, les supporters marocains espèrent que leur équipe renoue avec l'exploit réalisé en 1996, lorsque les Lions s'étaient qualifiés pour les huitièmes de finales du Mondial, devenant la première équipe arabe et africaine à franchir la barrière du premier tour. Après avoir participé pour la première fois à la Coupe du monde, au Mexique en 1970, l'équipe nationale de football passe 16 ans avant de renouer avec la compétition de football la plus importante au monde. C'est pendant le Mondial au Mexique de 1986 que le Maroc signera son retour. L'équipe marocaine réussit ainsi à se qualifier, après avoir occupé la tête du groupe à élimination directe, qui comprenait la Sierra Leone, le Malawi, l'Egypte et la Libye. A l'époque, la plupart des joueurs de l'équipe nationale marocaine, dirigée alors par l'entraîneur brésilo-marocain José Mehdi Faria, évoluaient dans le championnat local. Mais encore une fois, le tirage au sort ne sera pas clément, les Lions tombant dans le même groupe que la Pologne, l'Angleterre et le Portugal. Une attention particulière du roi Hassan II Selon les témoignages de nombreux joueurs de l'équipe nationale de 1986, le roi Hassan II suivait personnellement les préparatifs et les entrainements des Lions de l'Atlas. Le défunt souverain les appelait même «quotidiennement, un par un» pour notamment les exhorter «à faire ce qu'ils pouvaient pour représenter au mieux leur pays». Les joueurs avaient confié que Hassan II tenait à suivre chaque petit et grand sujet d'intérêt pour l'équipe marocaine. Il s'informait même auprès des joueurs de l'atmosphère et des plans dans lesquels l'équipe jouerait. L'équipe marocaine s'était rendue au Mexique des semaines avant le début des matchs, afin de se faire une idée de l'atmosphère. Lors du premier match, le Maroc affronte alors la Pologne, qui s'est classée troisième de la Coupe du monde en Espagne en 1982. Le match se solde par un nul vierge malgré de bonnes performances des Lions de l'Atlas. Lors du deuxième match, l'équipe marocaine affronté son homologue anglaise, connue pour sa robustesse et son jeu physique. La détermination des éléments nationaux contribue à terminer le match sur un deuxième nul vierge, ce qui permet à l'équipe marocaine de récolter deux points, et de conserver les chances de qualification. Mais l'équipe marocaine devait impérativement gagner le match du Portugal. Durant cette rencontre et avant la fin de la première demi-heure de la confrontation, les Lions de l'Atlas s'étaient imposés par deux buts à zéro, marqués par Abderrazak Khairi aux 19e et 27e minutes. La performance de l'équipe marocaine ne fléchit pas lors de la deuxième mi-temps. A la 62e minute, Abdelkrim Merry alias Krimau parvient alors à creuser l'écart en marquant le troisième but de l'équipe. Bien que Diamantino Miranda ait réussi à visiter le filet du brillant gardien marocain Badou Zaki à la 80e minute, les Lions assurent leur victoire et grimpent à la tête du groupe. Le rêve devient ainsi réalité. Le Maroc se qualifie pour la première fois au deuxième tour de la Coupe du monde, devenant la première équipe arabe et africaine à passer le premier tour. Un accueil chaleureux malgré l'élimination Aux huitièmes, les Lions affrontent alors l'équipe allemande. La première mi-temps du match s'achève sur un nul vierge. Les joueurs marocains espéraient terminer la rencontre par un match nul pour aller aux tirs au but, comptant sur le gardien Badou Zaki pour faire la différence. Cependant, Lothar Matthäus parvient à marquer un but pour son pays à la 88e minute sur un coup franc. Après leur disqualification, Hassan II avait confié aux Lions de l'Atlas qu'ils pouvaient rester au Mexique jusqu'à la fin de la Coupe du monde. Il leur avait aussi dit qu'ils passeraient trois jours de vacances à ses frais aux Etats-Unis d'Amérique. Après leur retour au royaume, des milliers de Marocains les ont accueillis dans une scène inédite. Les joueurs du Mountakhab avaient même été reçus par le roi personnellement. Après la Coupe du monde, le gardien Badou Zaki a remporté le prix du meilleur joueur africain de l'année et a été transféré au Real Club Deportivo Mallorca, tandis que Timoumi a déménagé au Real Murcia CF. Depuis, le onze national n'a jamais été en mesure de répéter l'exploit réalisé en 1986 et est souvent éliminé dès le premier tour.