A l'occasion du mois sacré du Ramadan et à l'approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d'aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l'équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France). Si l'entraineur français, Henri Michel, était le premier à nous introduire cette culture de valoriser davantage les joueurs professionnels d'Europe pour donner plus de rigueur au rendement de l'équipe nationale, il n'avait, en contre partie, pas trouvé mieux que les gardiens de but locaux du Championnat national pour assurer l'efficacité des filets de sa sélection. Sachant bien que durant les 4 participations du Maroc en Coupe du Monde, les filets de l'équipe nationale ont été toujours gardés par des kippers locaux, feu Allal Benkassou et son remplaçant Hamid Hazza au premier Mondial 1970 au Mexique, Baddou Zaki au second Mondial 1986 également au Mexique, Khalil Azmi au Mondial 1994 aux Etats-Unis et les trois gardiens choisis par Henri Michel lors du dernier Mondial 1998 en France. Il s'agit de Driss Benzekri sociétaire de la RS Settat, Abdelkader El Brazi de l'AS FAR et Mustapha Chadli du Raja de Casablanca. Ces trois gardiens, les meilleurs du championnat national de l'époque, avaient le dénominateur commun de commencer et finir leur carrière chez leurs clubs respectifs sans aucune expérience professionnelle à l'étranger. Le seul gardien ayant bénéficié du Mondial pour changer de club, loin de la Botola, restait Baddou Zaki qui avait quitté son club du WAC pour passer à la Liga en rejoignant l'équipe de Majorque juste après le Mondial 1986 où le Maroc avait réalisé la qualification au second tour pour la première fois dans l'histoire arabo-africaine. Lorsdu Mondial 1998, le Maroc était proche de récidiver sans un complot honteux entre le Brésil et la Norvège qui se sont arrangés pour passer ensemble au second tour. Premier du Groupe avec 6 points et ayant par conséquent déjà assuré sa qualification, le Brésil a levé le pied dans le 3e match du premier tour pour que la Norvège, condamnée à empocher les trois points de la victoire, s'impose dans les derniers moments suite à un penalty imaginaire. Ce qui a barré la route aux Lions de l'Atlas qui ont achevé en apothéose et sur une victoire de (3-0) au détriment de l'Ecosse après une défaite déméritée face au Brésil (3-0) et un match nul devant la Norvège (2-2). C'est ainsi que le Maroc, présent à ce Mondial français, quittait la compétition, la tête haute. Il suffit de rappeler qu'en cette période, le Maroc était le premier pays africain à intégrer la 13e place au classement mondial de la FIFA et le Top 10 à l'échelon continental. Le mérite revenait à toute une équipe, staff technique autour d'Henri Michel et joueurs dont les 3 gardiens de buts présents au Mondial français.Driss Benzekri avait la palme d'or en étant le gardien N°1 qui a disputé les 3 matches de ce Mondial. Né en décembre 1970 à Bouizakarne, Benzekri avait brillé au sein de la RSS avant d'intégrer l'équipe nationale avec laquelle il a assuré sa présence dans différents rendez-vous dont la Coupe d'Afrique (quart de finale de la CAN 1998 et premier tour de la CAN 2002). En Coupe du Monde et en plus du rendez-vous français, Benzekri était allé jusqu'au bout lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2002 où le Maroc avait été éliminé par le Sénégal (0-0 à Rabat et défaite à Dakar 1-0). Les deux protagonistes avaient terminé la phase des groupes, dernier Cap vers le Mondial co-organisé par le Japon et la Corée du Sud, ex-aequo en tête du classement (15 points pour chacun) mais le Sénégal avait l'avantage du meilleur goal-average (Plus 12 buts en faveur des Lions de la Téranga contre plus 5 pour les Lions de l'Atlas). Abdelkader El Brazi, né en avril 1964 à Berkane avait retrouvé son élan à Rabat en menant son équipe militaire préférée vers plusieurs sacres, ici et ailleurs. Mais en équipe nationale, s'il comptait 36 sélections, il est été resté sur le banc des remplaçants lors du Mondial français en juin 1998 après avoir gardé les buts lors de la CAN du Burkina, trois mois auparavant. El Brazi avait également gardé les buts l'équipe nationale lors de la Coupe Hassan II, Maroc-Croatie en 1996 (2-2, défaite des Lions suite aux tirs au but 6-7) et Maroc-France en 1998 (2-2, victoire des Lions 6-5 aux tirs au but). En janvier 2014, Abdelkader El Brazi nous a quittés dans la douleur et le silence après son décès survenu suite à une maladie subite, laissant derrière lui un bon héritage footballistique et un parcours honorable avec les Lions mais aussi avec les FAR. Pour le 3e gardien des Lions lors du Mondial français, Mustapha Chadli, on peut dire qu'il est le plus oublié si ce n'est le mal aimé des sélectionneurs nationaux. Henri Michel l'a classé en3e place au Mondial français alors que l'autre coach, Baddou Zaki, l'avait convoqué à deux ou trois reprises mais sans lui donner la chance d'étaler ses prouesses et ses compétences, surtout lors de l'expédition des Lions en CAN 2004. L'équipe du Maroc en compagnie du gardien Khalid Fouhami avait disputé la finale de cette CAN devant la Tunisie vainqueur du titre sur son sol (2-1). Malgré son grand talent, le keeper Chadli n'a jamais eu réellement sa chance en équipe nationale, lui qui possède une solide et grande expérience africaine avec son club préféré, le Raja de Casablanca. Né en février 1973, Chadli est considéré parmi les rares gardiens de but ayant un long parcours au championnat national.Il avait vraiment donné l'exemple d'une longévité remarquable. Après avoir fait ses débuts à l'Olympique Casablancais, il a rejoint le Raja où il faisait ses beaux jours de 1995 à 2006 avec plusieurs titres remportés à l'échelon national (Un record de six championnats successifs de 1996 à 2001 alors que le 7e titre était en 2004) en plus de trois Coupes du Trône (1996, 2001 et 2005). A l'échelon africain, Chadli reste également le gardien le plus titré avec 2 Ligue des Champions de la CAF remportées (1997 et 1999) et une place de finaliste en 2002, la Coupe de la CAF remportée en 2003, la Supercoupe d'Afrique en 2000, et une finale en 1998 ainsi que la Coupe Afro-Asiatique remportée dans cette même année. Cela en plus de la Ligue des Champions arabes remportée en 2006 et la finale disputée en 1996. Chadli qui avait également disputé le premier Mondial des Clubs en 2000 au Brésil et qui avait plusieurs meilleures distinctions de meilleur gardien de but au Maroc et en Afrique en gardant ses filets vierges pendant 13 matches successifs , avait également de beaux souvenirs avec le Moghreb de Tétouan en portant le maillot de la Colombe Blanche (2006-2009) avant de passer à l'AS FAR (2009-2011)où il a tiré sa révérence sur un autre sacre, la Coupe du Trône remportée avec les militaires. Dans l'ensemble, Chadli, qui a disputé 670 matches environ dont plus de 560 avec le Raja, reste le gardien de but marocain le plus titré. Il était, sans aucun doute, un grand footballeur et un grand gardien de but qui a tout donné, mais sans avoir eu ce qu'il méritait en équipe nationale...