Déficit budgétaire qui se creuse, Balance commerciale déséquilibrée, les problèmes de l'économie nationale sont nombreux. Pour le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, l'heure n'est plus à monopoliser le capital des entreprises publiques. «Nous devons passer maintenant d'une logique de contrôle à celle d'actionnaire», a déclaré à l'Economiste Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, rapporte l'Economiste dans son édition de ce matin. En d'autres termes, être actionnaire plutôt que propriétaires d'entreprises, le nouveau rôle que veut s'attribuer l'Etat désormais. Et pour cause. «Nous avons des entreprises que nous ne suivons plus. Il est temps de mettre de l'ordre dans le portefeuille de l'Etat»,indique M. Baraka. «Il y a des participations que [l'Etat n'a] plus à maintenir», ajoute-t-il sans préciser de quelles entreprises il pourrait s'agir. Un projet de loi est en cours de préparation pour définir clairement ce nouveau rôle de l'Etat. Cette donne implique également une révision de la politique de dividendes, puisque note l'Economiste, «certaines entreprises remontent 25% de leurs dividendes à l'Etat, tandis que d'autres remontent jusqu'à 65%». Par ces mesures, l'Etat vise à optimiser le portefeuille des entreprises publiques et ses participations, afin de réduire en partie ses charges. «Qu'est-ce-qui reste à privatiser ?» Sur les cinq dernières années, les privatisations ont totalisé 12 milliards de DH contre 41 milliards de DH entre 2002 et 2006. La dernière en date est celle de la Société des Sels de Mohammedia avant que l'Etat ne renonce à céder de ses parts dans le capital de Maroc Telecom en août 2011. «La question fondamentale qu'il faut se poser est de savoir ce qu'il reste à privatiser. La CDG par exemple ou l'OCP ?, s'interroge l'économiste Mohamed Chiguer. Peut-être la RAM. suppose-t-il». Pour lui après les privatisations de ces dix dernières années, «il ne leur reste pas beaucoup d'entreprises à privatiser». De plus, «ce n'est pas la première fois que l'Etat annonce ce genre de mesure, souligne M. Chiguer. Et le Paradoxe qu'il faut souligner ici, c'est que lorsque l'Etat privatise, il créé encore d'autres entreprises», déplore-t-il. Comme quoi, quand on semble avoir résolu un problème, on en créé un autre. D'après l'économiste, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'Etat cherche les voies et moyens pour résoudre les problèmes budgétaires que connait le royaume. «Je comprends que le ministre ait plus une logique comptable et financière. Mais je ne pense pas que la privatisation soit la solution», conclue-t-il. Pour cette année, l'Etat a prévu la cession de 3,2 milliards de dirhams, mais jusqu'à fin août, aucune opération n'a été enregistrée.