Le président algérien a commenté, samedi, le soutien de l'Espagne à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara occidental. Lors de sa rencontre périodique avec la presse de son pays, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que le revirement de Madrid sur la question du Sahara occidental était «éthiquement et historiquement inadmissible», ajoutant que le retour à la normale des relations algéro-espagnoles était «tributaire de l'application du droit international». «L'Espagne ne doit pas oublier que sa responsabilité est toujours engagée au Sahara occidental, du fait de son statut de puissance administrante du territoire aux yeux du droit international et ce, tant qu'une solution, quel que soit sa nature, n'a pas été trouvée à la question du Sahara occidental, une responsabilité que Madrid semble ignorer», a précisé Tebboune. Il a affirmé que l'Espagne n'a pas le droit «d'offrir un pays colonisé à un autre pays». Reconnaissant que son pays «entretient de bonnes relations avec l'Espagne», il a cependant assuré que la position récente du gouvernement espagnole quant à la «question sahraouie» a «changé la donne», ce qui a «requis le rappel par l'Algérie de son ambassadeur à Madrid». «Le gouvernement espagnol n'a pas écouté les opinions des autres à propos de la question sahraouie, même si elles ont été évoquées au Parlement et par l'opinion publique espagnoles. Nous n'interférerons pas dans les affaires internes de l'Espagne», a-t-il dit, ajoutant que son pays, qu'il a présenté en tant qu'«observateur dans le dossier du Sahara occidental» ainsi que les Nations unies «considèrent que l'Espagne est la puissance administrante du territoire tant qu'une solution n'a pas été trouvée à ce conflit». Tebboune a rassuré, sur le volet énergétique dans les relations avec l'Espagne, que son pays «ne renoncera pas à son engagement d'approvisionner l'Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances». Mais il a affirmé que l'Algérie «ne renoncera ni au Sahara occidental ni à la Palestine, car étant deux questions de décolonisation». Alger se retrouve cependant isolée dans son coup de colère, étant le seul pays à avoir rompu ses relations avec Madrid suite à la déclaration de Pedro Sanchez. Une réaction radicale qui débote avec l'absence de mesure de rétorsion vis à vis de Washington suite à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le président Trump.