Avant de rendre officiellement son appui au plan marocain prévoyant d'accorder une autonomie au Sahara occidental, le gouvernement espagnol en a-t-il informé les autorités algériennes ? La réponse à cette question divise les deux parties. A Madrid, et sous couvert d'anonymat, des «sources gouvernementales» affirment à El Periodico que le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a téléphoné à son homologue algérien, Ramtane Lamamra, pour lui communiquer la nouvelle position de l'exécutif sur le dossier du Sahara, seulement quelques heures avant la publication, le vendredi 18 mars, du communiqué du cabinet royal marocain sur ce sujet. Une version démentie par le voisin de l'Est. «A aucun moment et à quelque niveau que ce soit, les autorités algériennes n'ont été informées de ce vil marchandage conclu avec la puissance occupante marocaine sur le dos du peuple sahraoui (...) Cette deuxième trahison historique de la cause sahraouie flétrit sérieusement la réputation et la crédibilité de l'Espagne en tant que membre de la communauté internationale», précise, également sous le sceau de l'anonymat, une source algérienne dans des déclarations au site TSA. Hier, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé le rappel de son ambassadeur à Madrid «pour consultations avec effet immédiat».