Le quotidien israélien Haaretz a publié, jeudi, une liste «complète des personnes ciblées par le logiciel espion Pegasus» du groupe israélien NSO. Le journal affirme avoir, «pour la première fois», rassemblé une liste de «cas confirmés impliquant le logiciel espion Pegasus». «Bien qu'il y ait eu plus de 450 cas présumés de piratage, cette liste, qui a été établie avec l'aide du laboratoire de sécurité d'Amnesty, ne comprend que les cas dans lesquels des infections ont été confirmées soit par Amnesty, soit par un autre groupe de criminalistique numérique comme Citizen Lab (qui a également aidé à construire cette liste)», explique le journal. Toutefois, pour le cas du Maroc, accusé par Amnesty International, Forbidden Stories et d'autres organisations d'utiliser le logiciel, la liste évoque des noms déjà dévoilés en juillet dernier. Il s'agit, selon Haaretz, des journalistes Hicham Mansouri et Omar Radi, du militant pro-Polisario Mahjoub Mleiha, de l'avocat français Joseph Breham, du diplomate du Polisario Oubi Buchraya Bachir et de l'historien et universitaire Maati Monjib. Le média israélien ajoute aussi à cette liste la journaliste de Mediapart Lénaïg Bredoux, rappelant que «la confirmation» que son téléphone aurait été infecté par le logiciel «a été faite par l'agence française de sécurité informatique à la suite du projet Pegasus». Et de noter que «Bredoux a été impliquée dans une histoire sur le chef de l'agence de renseignement marocaine». À rappeler que le Maroc, qui avait dénoncé ces accusations, avait déposé une plainte en diffamation contre Amnesty International et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris. Dans le cadre des mêmes révélations, le Maroc a porté plainte contre plusieurs médias européens membres du consortium, notamment le journal Le Monde, Radio France, Mediapart, le journal allemand Süddeutsche Zeitung et le journal L'Humanité.