La sécurité de Sebta et Mélilia est épargnée des effets de la crise qui frappent de plein fouet l'économie espagnole. Une place que vient de confirmer les grandes lignes de la nouvelle politique de défense annoncée par Madrid. Sebta et Mélilia sont au cœur de la nouvelle politique de défense adoptée par le gouvernement espagnol. Le document insiste sur «la dissuasion contre ce qui est traditionnellement nommé menaces non partagées». Une allusion plus que parfaite au Maroc. Faut-il rappeler que ces deux villes ne font pas l'objet de la protection des forces de l'OTAN ni même sont considérées comme étant partie intégrante de l'Union européenne contrairement au statut des Iles Canaries, et ce, en dépit des multiples requêtes de Madrid. En cas de conflit armé avec Rabat, Madrid ne devrait compter que sur ses propres moyens. Le texte de neuf pages que le quotidien El Pais en a publié quelques extraits souligne que l'Espagne doit clairement affirmer « sa volonté de dominer les menaces non partagées» et d'assurer «un niveau national de dissuasion crédible et suffisant avec l'objectif d'éviter que les zones de risques dans notre entourage géographique ne se transforment en menaces». Sebta et Mélilia «priorités vitales» Le document réserve, en effet, à Sebta et Mélilia une place particulière, confirmant ainsi certaines informations, publiées déjà en janvier dernier par El Confidencial digital, faisant état de la volonté du ministère espagnol de la Défense d'épargner les deux villes de l'onde de choc des mesures d'austérité décrétée par l'équipe Mariano Rajoy. Lesquelles ont permis à Madrid de réduire les dépenses de ce département, pour l'exercice 2012, d'environ 340 millions euros. Appliqué à Sebta et Mélilia la même rigueur budgétaire les aurait conduits, comme alertait un rapport de la hiérarchie militaire espagnole, «à la limite du danger devant une potentielle menace extérieure». Une autre allusion au Maroc. Toujours en janvier, le ministre de la Défense, Pedro Morenés, à l'occasion d'une réunion avec la coupole militaire, déclarait que pour son parti (Parti populaire) le cas de Sebta et Mélilia est élevé au rang de «priorité vitale». Cette place est la réponse aux multiples demandes des autorités marocaine de leur rétrocéder la souveraineté sur les deux villes. Elle atteste, également, de la volonté des Espagnols de maintenir une avancée sur le Maroc dans le domaine des armements. Toute acquisition de la part de Rabat de nouveau matériel militaire est source d'inquiétude chez le voisin du nord.