En avance dans les sondages en vue des élections législatives espagnoles du 20 novembre, le Parti populaire (PP), va visiblement renforcer l'emprise espagnole sur les enclaves de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc. De quoi raviver les vieilles tensions avec le voisin alaouite ? D'après plusieurs observateurs, le débat de lundi dernier entre les deux candidats espagnols au poste de chef du gouvernement, a confirmé que Mariano Rahoy, candidat du parti populaire (PP) partait favori, à la veille des élections législatives du 20 novembre. Connaissant l'éternelle virulence de la droite espagnole à l'égard du Maroc concernant les territoires en litige (Sebta, Melilia, Sahara…), on s'interroge sur le comportement du futur gouvernement espagnol, en cas de victoire effective de la droite lors des prochaines élections. La visite de Mariano Rajoy ce mardi à Melilia est donc lourde de signification : l'Espagne ne relachera pas l'emprise sur les enclaves de Sebta et Melilia. Durant sa visite, Mariano Rajoy a déjà assuré qu'en cas de victoire, son gouvernement plaiderait pour que l'Union européenne reconnaisse aux deux cités autonomes espagnoles du nord du Maroc, les mêmes droits que ceux dont jouissent les Régions ultrapériphériques d'Europe (RUP). Ce terme désigne des régions qui font partie de l'Union européenne mais sont situées très largement en dehors du continent européen, comme les Îles Canaries. Au niveau des gouvernements autonomes des deux villes, où le PP est aux commandes, l'enthousiasme est de mise. Il n'est ainsi, pas rare de voir ressurgir des slogans du genre «Ceuta serait marocaine si le gouvernement était socialiste». Une rengaine qui agace les candidats socialistes, d'après le portail d'information Ceuta Al Dia. De nouvelles tensions avec le voisin marocain ? Plusieurs éléments semblent indiquer que le retour au pouvoir de la droite en Espagne ne devrait toutefois pas bousculer la stabilité actuelle des rapports avec le Maroc. Déjà, en Mars dernier, l'ambassadeur marocain en Espagne avait rencontré Rajoy au siège du Parti populaire à Madrid. Ce tête-à-tête devait donner un message fort : les bonnes relations hispano-marocaines devaient être maintenues. On constate en plus, que la visite de Rajoy s'est faite sans remous, contrairemet à ce qui avait été observé lors de celle de son prédécesseur à la tête du PP, José Maria Aznar, en août 2010. D'ailleurs, Rajoy a certes annoncé qu'il lutterait pour une meilleure intégration de Sebta et Melilia au niveau européen, mais il n'a pas annoncé d'agenda dans ce sens. Il a de plus annoncé que la priorité pour son gouvernement serait plutôt la lutte contre le chômage. En somme on semble bien loin d'une nouvelle polémique sur les questions d'intégrité territoriales entre le Maroc et l'Espagne. Mais jusqu'à quand ?