Quelque 36 millions d'espagnols ont commencé dimanche matin à voter pour élire les 350 membres du Congrès des députés et 208 membres du Sénat, dans le cadre d'une opération électorale, dont l'issue est, d'ores et déjà qualifiée, par les observateurs, d'+incertaine+. La consultation électorale espagnole de ce dimanche est marquée, note-t-on, par l'arrivée de deux nouveaux partis politiques, le libéral (ciudadanos) et le radical de gauche (Podemos), aux côtés du Parti populaire (PP) de l'actuel premier ministre, Mariano Rajoy et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez, qui ont gouverné alternativement depuis 1975 et la fin du franquisme en Espagne. Les dirigeants des quatre principales formations politiques en lice, candidats à la présidence du gouvernement espagnol, revendiquent, chacun de son côté, des atouts qui permettront de convaincre les électeurs. C'est ainsi qu'à 60 ans, fort de ses 34 ans de vie politique, le conservateur, Mariano Rajoy, du Parti Populaire (PP) au pouvoir depuis fin 2011, demande à l'Espagne de lui donner une nouvelle occasion, pour continuer d'appliquer « la même politique économique » centrée sur la maîtrise des dépenses et la relance de la croissance. Pedro Sanchez (PSOE), professeur d'économie âgé de 43 ans, veut, quant à lui, continuer sur la voie tracée de l'ex-président du gouvernement socialiste, Felipe Gonzalez (1982-96), et promet « un revenu minimum vital pour les familles sans ressources », et veut rétablir les droits des salariés, le droit à la santé, les droits des immigrés et des femmes et le droit de manifester. De son côté, le candidat du parti de gauche radicale Podemos (« Nous pouvons »), Pablo Iglesias, un ancien professeur de sciences politiques, de 37 ans, dénonce les politiques d'austérité imposées par l'Union européenne, comme il refuse la corruption, et s'engage à défendre les classes populaires en leur promettant notamment « un plan d'urgence sociale ». A 36 ans, l'avocat Albert Rivera, à la tête du petit parti libéral Ciudadanos (« Citoyens »), dénonce la corruption et les tentations indépendantistes et vante « le changement raisonnable », comme il propose d'investir dans la recherche et l'éducation et de supprimer les contrats de travail temporaires en créant un « contrat de travail unique ». Des sondages cités pas des médias locaux prévoient l'arrivée en tête du Parti populaire (PP, droite) du président du gouvernement Mariano Rajoy, qui n'obtiendrait cependant pas, la majorité absolue, rappelle-t-on.