Le débat sur le statut de Gibraltar a resurgi vendredi dernier après la présentation du projet d' «orientations de négociation» de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne par le président du Conseil européen Donald Tusk. Ce document stipule que l'Espagne devra donner son feu vert pour qu'un accord sur le Brexit puisse s'appliquer à ce territoire britannique. Deux jours après, la Première ministre britannique Theresa May a affirmé ce dimanche 2 avril que Londres ne céderait «jamais» la souveraineté sur Gibraltar sans l'accord de la population de ce territoire situé au sud de l'Espagne. A travers cette affirmation, Theresa May veut ainsi étouffer ce débat récurrent mais que les espagnols soulèvent de temps à autre car convaincus que le Rocher leur appartient, comme les marocains restent eux aussi convaincus que les présides occupés de Sebta et de Melillia font partie intégrante du royaume. On se rappelle qu'en 2014, le site espagnol d'El Confidencial avait rapporté que l'année 2015 serait celle où le Maroc sortirait enfin du silence concernant Sebta et Melillia. Rabat, écrivait à l'époque El Confidencial, citant des sources diplomatiques, avait l'intention de soumettre sa demande à l'ONU pour examen. Elle aurait eu ainsi l'intention de mettre en avant l'argument selon lequel les deux enclaves ne relève pas du champ d'application de l'OTAN, que l'Espagne a accepté de rejoindre via la signature du pacte de 1986 Selon les informateurs d'El Confidential, les autorités chérifiennes envisageaient alors de «comparer la situation de Sebta et Melillia à celle de Gibraltar», rappelant au passage que la marocanité des deux enclaves avait refait surface, sur fond de querelle diplomatique entre Madrid et Londres. Alors que le gouvernement Rajoy revendiquait Gibraltar, les autorités britanniques avaient répondu en lui demandant de rendre Sebta et Melillia, ce qui avait déchaîné les passions des politiques espagnols. Le président de Melillia, Juan José Imbroda, avait alors réagi sur sa page Facebook estimant qu'il n'y a plus de marocanité de ces territoires qui tienne, car, «le Maroc a eu l'occasion de revendiquer dans les années 70, mais ne l'a pas fait». Toujours est-il, la question du statut de Gibraltar restera liée à celle de l'avenir de Sebta et Melillia, et les espagnols le savent, tout comme les britanniques et les marocains d'ailleurs.