Et si le Maroc envahissait militairement Sebta Mellilia ? C'est la hantise des autorités espagnoles qui se préparent à ce scénario-catastrophe qui a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse ibérique. Une manière comme une autre de justifier l'occupation des deux enclaves marocaines. L'Espagne a besoin de 30.000 soldats pour défendre Sebta et Mélilia. C'est le titre paru à la une du quotidien espagnol la Razon du dimanche 11 août. Ce journal a publié un article sur une guerre-fiction menée soudainement, dimanche 18 août, par le Maroc à grand renfort de moyens militaires, pour envahir Mélilia. En guise de riposte immédiate à cette attaque-surprise, l'armée espagnole organiserait un débarquement à Tanger. Avec comme objectif d'occuper militairement ce “territoire vital“ pour le Maroc dans l'optique de l'échanger contre Mélilia dans le cadre de négociations garanties par des “organismes internationaux“. Ce scénario délirant est accompagné sur deux pleines pages d'une carte montrant l'armada militaire espagnole : hélicoptères Cougar, Hercules C-130, blindés, navires de guerre… L'auteur de cet article invite le gouvernement espagnol à augmenter les effectifs militaires à Sebta et Mélilia qui seraient actuellement insuffisants, tout en invitant José maria Aznar à actualiser le document de la défense stratégique espagnole à la lumière de “l'appel de Mohammed VI à libérer Sebta et Mélilia“. Tout cela confirme le véritable caractère des deux enclaves marocaines pour Madrid. Outre le fait qu'elles sont le canal par lequel transitent vers le Maroc les marchandises de contrebande, ces deux villes sont avant tout considérées comme des forteresses militaires. Des forteresses à partir desquelles les Espagnols entendent continuer à surveiller le Maroc afin de repousser tout éventuelle menace pouvant venir du territoire marocain. L'Espagne qui joue à se faire peur pour justifier son occupation contre le droit international des deux présides marocains. Cette situation trahit, si besoin en est, la vraie nature des rapports de l'Espagne avec le Maroc. Madrid se trouve en fait par rapport à Rabat moins dans une disposition de coopération économique et de bon voisinage que dans une logique de méfiance et d'espionnage. D'ailleurs, juste après la fin de sa mission au Maroc en 2001, l'ex-ambassadeur d'Espagne au Maroc, José Delcazar, a été bombardé patron des services secrets de son pays (le Cesid).