magistrate du tribunal d'instruction numéro 6 de Palma raconte en détail, dans l'une des ordonnances pour lesquelles elle a décidé l'emprisonnement de 12 détenus de l'avion marocain qui a fait un atterrissage d'urgence à Palma, le «chaos» provoqué par les 23 passagers qui se sont enfuis après avoir détourné l'avion qui devait se rendre de Casablanca à Istanbul. Dans l'ordonnance à laquelle El Paìs a eu accès, le juge considère clairement que les détenus ont été impliqués dans un incident «provoqué et organisé» qui a conduit à une situation de «chaos» mettant en cause la sécurité du trafic aérien. Vendredi dernier, suite à un malaise diabétique simulé, l'avion d'Air Arabia Maroc a été contraint d'atterrir sur les Îles Baléares. Profitant de l'arrêt de l'appareil et de l'absence de surveillance policière, une «altercation majeure» aurait eu lieu au cours de laquelle l'équipage de l'avion a été «insulté et intimidé» par un groupe de passagers qui ont demandé à descendre de l'avion pour fumer. Sans l'accord du commandant et malgré les «recommandation des deux personnes qui coordonnaient le vol depuis l'aéroport de Palma de fermer les portes ou de prévenir la Guardia Civil», 23 passagers ont réussi à s'enfuir de l'avion avant de quitter l'aéroport par un trou dans une grille. L'équipage de l'appareil a par la suite expliqué que compte tenu de l'état de mutinerie la porte était restée ouverte alors que le personnel «craignait pour son intégrité physique». Un des membres de l'équipage a d'ailleurs blessé au bras, à l'épaule et au dos. Le personnel chargé de coordonner le vol de Palma n'a pas réussi à bloquer la porte, repoussé par des passagers «très nerveux». Suite à ce «chaos sans précédent dans l'espace aérien européen» décrit par le magistrat, l'activité de l'aéroport à dû être interrompue pendant près de 4h, affectant environ 34 opérations et forçant l'appareil à retourner avec les passagers à Casablanca. À ce jour, la police n'a réussi à interpeller que 10 des 23 personnes qui se sont échappées de l'appareil alors que deux auraient pu rejoindre Barcelone par Ferry. Pour la personne qui a simulé un malaise et son complice, les deux sont poursuivis pour sédition, coercition et encouragement à l'immigration clandestine.