Le bureau central de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a réagi, ce jeudi, à la décision du gouvernement d'imposer, dès aujourd'hui, le Pass vaccinal pour accéder à des espaces publics et privés. Dans un communiqué, l'ONG a ainsi appelé à l'annulation immédiate de cette décision et de toutes les mesures et procédures l'accompagnant car «inconstitutionnelles» et «illégales». L'AMDH estime aussi que «son application constitue une violation flagrante des droits et des libertés». «Nous considérons que cette décision constitue une violation flagrante des droits constitutionnels et universels, dont le droit au caractère sacré du corps, et une violation de la liberté de mouvement et d'accès aux installations publiques et privées, ce qui signifie une violation des droits de citoyenneté à part entière», estime l'ONG. «Nous constatons que la mise en œuvre de cette décision conduira inévitablement - et contrairement à ce que prétend le gouvernement, à la surpopulation des centres de vaccination, ce qui contribuera à propager le virus à plus grande échelle et mettre en danger la santé et la vie des citoyens à risque», dénonce-t-elle encore. L'AMDH indique enfin son «rejet de toutes les mesures claires de l'Etat à travers ses agences compétentes visant à intimider les citoyens et à perpétuer l'autoritarisme et la répression psychologique, à la lumière de l'atteinte et de la destruction des droits et libertés publics et privés». Pour sa part, l'organe chargé des droits de l'homme du mouvement Al Adl Wal Ihsane a dit suivre, «avec beaucoup d'étonnement et d'inquiétude», la décision des autorités marocaines visant à imposer l'obligation du Pass sanitaire, la qualifiant d'«étrange» et d'«injustifiée». «Cette décision confirme l'adoption par le nouveau gouvernement de la même approche basée sur l'exploitation de l'état d'urgence sanitaire pour violer davantage de droits et libertés et perpétuer l'autoritarisme, sous prétexte de maintenir la sécurité et d'appliquer les lois au détriment des principes, des valeurs et des droits», dénonce l'organe du mouvement, dans un communiqué. «A l'heure où les Marocains attendaient une avancée des droits humains en libérant tous les détenus politiques, journalistes et blogueurs, ainsi qu'une avancée sociale qui soulagerait les citoyens des souffrances quotidiennes et des diverses répercussions de la pandémie, le nouveau gouvernement s'empresse de imposer de nouvelles restrictions affectant le droit de circuler et le droit de bénéficier de services. Il s'agit d'une décision illégale qui affecte la vie privée des individus.» Al Adl Wal Ihsane La même source appelle ainsi à «revenir sur cette décision qui viole les règles de droit et les principes de liberté» et alerte sur «la gravité des répercussions de cette décision soudaine et ce qu'elle peut entraîner, comme des problèmes juridiques, des crises sociales et économiques et des atteintes aux droits humains, compte tenu de son illégalité d'une part, ainsi que de l'absence de mécanismes pour l'appliquer d'autre part». Bilan Coronavirus dans le monde 260 064 469 Contaminations 5 182 449 Décès 235 813 303 Guérisons 54% de la population mondiale vaccinée