direction du Polisario continue de priver Aminatou Haidar de porter sa voix sur la scène internationale. Le dernier acte de cette marginalisation, initiée avec l'arrivée au pouvoir de Brahim Ghali en juillet 2016, s'est produit aux débats de la 4e commission de l'ONU sur le Sahara occidental. Le Front a confié à deux membres du Collectif des défenseurs des droits de l'Homme sahraouis, Ahmed Mohamed Falla et El Mahjoub Maliha, la mission de défendre ses positions à New York. Le premier orateur de CODESA a demandé à la communauté internationale de «fixer une date pour le référendum d'autodétermination» alors que le deuxième pétitionnaire a plaidé pour la création de «mécanismes pour superviser le respect des droits humains et le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental». L'«Instance sahraouie contre l'occupation marocaine», que préside Aminatou Haidar a réagi, à sa manière, à cette mise à l'écart. Pour l'ISACOM, les travaux de la 4e Commission de l'ONU sont un non-événement. Sur sa page Facebook, l'ONG n'a consacré la moindre ligne aux empoignades entre pro-Maroc et ceux du Polisario à New York. Même son de cloche de la part d'Aminatou Haidar sur son compte Twitter. Pour rappel, une délégation de l'ambassade des Etats-Unis à Rabat s'est réunie le 30 septembre à Laâyoune avec Ali Salem Tamek, le véritable président de CODESA, et a ignoré de prendre langue avec Aminatou Haidar et les siens. La presse algérienne suit également cette tendance d'accorder un intérêt particulier au Collectif des défenseurs des droits de l'Homme sahraouis. Le très officiel quotidien El Moujahid a, en effet, réalisé le 9 octobre une interview avec Ali Salem Tamek de la CODESA. Aminatou Haidar avait quitté, en septembre 2020, le CODESA pour créer l'ISACOM.