Deux semaines après avoir publié sur son blog une enquête sur l'affaire BaySys, intitulée «Majidi Business : Cas d'école», le chercheur et journaliste marocain Ahmed Réda Benchemsi revient aujourd'hui avec une nouvelle tribune sur le même sujet, relayée cette fois par Le Monde. «Imaginez que le chef de l'Etat français soit aussi, dans le même temps, propriétaire de la plus grosse holding privée du pays. Difficile à envisager ? Attendez, cela ne fait que commencer. Imaginez aussi que le secrétaire général de l'Elysée soit le PDG de cette holding. Imaginez que cet homme, ainsi devenu l'homme d'affaires le plus puissant de la République, possède par ailleurs une ribambelle d'entreprises en son nom propre, qui décrochent des concessions ou marchés publics à tour de bras», écrit le journaliste marocain. Bien que cette enquête, qui révèle un trafic d'influence impliquant entre autres Mounir Majdi, le secrétaire particulier du roi, ait beaucoup fait parler d'elle sur les réseaux sociaux, la presse marocaine est restée muette sur cette affaire. « Naguère rugissante, la presse indépendante n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était, vaincue par une décennie de harcèlement judiciaire et économique. M. Majidi, également le premier annonceur publicitaire du pays, a démontré sa capacité à boycotter des journaux jusqu'à les acculer à la faillite», déplore Benchemsi qui n'a pas manqué de souligner également le silence du gouvernement Benkirane «élu sur la promesse de lutter contre la corruption».