Alors qu'elle se profilait déjà fin avril, la rumeur selon laquelle le géant français des télécommunications et médias, Vivendi, serait sur le point de se séparer d'une de ses filiales internationales vient d'être relancée aujourd'hui par Le Crédit Suisse. Selon le cabinet d'étude helvétique, la décision d'une cession devrait être prise très prochainement et pourrait concerner Maroc Télécom. Nous vous l'annoncions fin avril : pour revigorer le cours de ses actions en bourse, le géant français de la télécommunication Vivendi serait sur le point de céder une partie de ses actifs internationaux. Une hypothèse confirmée aujourd'hui par le Crédit Suisse qui estime, dans un communiqué publié ce matin même sur le site Boursier.com, que pour le groupe français, le temps de l'action est enfin arrivé. Pour corroborer son hypothèse, le Crédit Suisse avance que la valorisation du titre de Vivendi, aujourd'hui fixée à 17,90 euros par action, «offre la plus belle histoire de restructuration dans l'univers européen des médias», une opportunité qui expliquerait d'ailleurs pourquoi le prestataire de services financiers helvétique a fait récemment entrer la valeur du groupe français dans sa liste de dossiers européens favoris. Pour mémoire, la valeur du titre de Vivendi avait chuté à 13,33 euros en avril dernier alors qu'elle valait plus du double moins d'un an auparavant. C'est d'ailleurs en raison de cette sérieuse décote que l'agence américaine Bloomberg avait émis à ce moment là l'hypothèse d'une cession-scission des actifs internationaux par le géant mondial des télécoms. GVT, Activision et même... Maroc Télécom ! Conscient du «potentiel important sur le cours actuel [du titre] si le management [de la compagnie] décidait de bonifier le portefeuille d'actifs», le bureau d'étude zurichois penche aujourd'hui pour l'hypothèse d'une revalorisation des cours de la compagnie par la cession d'actifs, et non par sa scission du groupe en deux entités distinctes. En d'autres termes, selon les experts suisses, Vivendi devrait aller chercher de la valeur dans la cession d'une de ses filiales internationales, parmi lesquelles principalement, la brésilienne GVT, l'américaine Activision, ou la marocaine Maroc Télécom. Pour l'instant, il semblerait que GVT soit en tête de la liste des candidates au divorce. En effet, si Vivendi décidait de céder l'opérateur d'accès internet brésilien et réinvestissait la somme empochée dans le rachat d'actions, la transaction pourrait avoir un effet positif de 65% sur la valorisation des titres de la compagnie. Pour Activision, l'effet de levier serait deux fois moindre (37%). Quant à Maroc Télécom, il ne serait que de 8%, soit huit fois inférieurs à celui de GVT ; un levier relativement faible qui, malgré la baisse des résultats enregistrés par l'entreprise marocaine sur les deux derniers exercices, pourrait venir plaider en faveur de son maintien dans le portefeuille d'actif du groupe. Selon le site boursier.com, il faudra attendre le séminaire en interne qui s'étalera du 22 au 24 juin prochain pour que la question de la cession soit tranchée. Mais même si le couperet tombe, d'après le Crédit Suisse, l'officialisation de l'annonce ne devrait de toute manière pas être faite dans la foulée.