Suite au verdict rendu par le tribunal de première instance de Fès et reconnaissant deux hommes coupables de violence psychologique contre une jeune femme, l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) s'est dite satisfaite de ce jugement. Il s'agit du premier verdict à se baser sur la loi 103.13 pour reconnaître une forme de violence basée sur le genre. Les juges ont estimé que la victime a été intimidée et empêchée de rentrer chez elle, une fois conduite à domicile par les deux jeunes, qui l'ont obligée à l'accompagner pour passer le reste de la nuit avec eux. «En vertu de l'article 1er de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, ces faits constituent une violence psychologique contre la plaignante en raison de son sexe», indique l'association, dans un communiqué parvenu à Yabiladi. Cette dernière «salue ce jugement visant à faire appliquer la loi 103.13, en matière de protection et de respect des droits de la victime, comme elle salue la juridiction ayant rendu ce jugement, en l'occurrence le tribunal de première instance de Fès». De même, elle considère que ce verdict «constitue une des bonnes pratiques en matière de jurisprudence judiciaire dans le domaine de la protection des femmes et des filles victimes de violence, notamment la violence psychologique qui connaît une forte prévalence au Maroc selon les statistiques officielles». Une première condamnation reconnaissant la violence psychologique basée sur le genre Dans le même sens, l'ADFM a appelé les décideurs à «publier et diffuser à très grande échelle ces exemples de jugements et de décisions judiciaires fort éclairants», au regard de «leur importance et de leur rôle pédagogique dans la vulgarisation des dispositions de la loi 103.13 et de sa bonne et efficiente application». Elle a également plaidée pour «sensibiliser l'opinion publique au phénomène de la violence à l'encontre des femmes et des filles, à travers tous les vecteurs de socialisation et d'information et ce de manière continue et sans relâche». Par ailleurs, l'ONG rappelle que l'une de ses revendications principales rester la révision «urgente» de cette même loi, «afin de prévenir toute tentative d'impunité et de renforcer les quatre prérequis indispensables pour garantir une approche holistique de la lutte contre la violence», à travers «la prévention, la protection, la prise en charge des survivantes et la pénalisation des auteurs de violence».