Près de 12 233 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés en 2018 au niveau des centres d'écoute des réseaux Injad et Femmes solidaires, contre 10 959 cas en 2017, selon un récent rapport sur la violence sexiste, élaboré par les deux réseaux, sous la supervision de la Fédération de la ligue des droits des femmes (FLDF). Il ressort de ce rapport, présenté vendredi lors d'une conférence de presse à Rabat, que 48,95% de violences dénoncées étaient d'ordre psychologique, tandis que la violence socio-économique comptait pour 24,42% des cas et la violence physique représentait 15,7%. Les violences sexuelles figurent au bas de la liste, avec seulement 4,68% des cas de violences faites aux femmes enregistrés au niveau des centres d'écoute, souligne le rapport, ajoutant que la majorité des femmes victimes des violences étaient mariées, femmes au foyer et avaient un faible niveau d'éducation. Par ailleurs, le rapport met en évidence certaines lacunes, telles que l'impossibilité d'activer les mesures de protection et de prévention prévues par la loi N° 103-13 relative à la lutte contre les violence faites aux femmes, le retard de promulgation des lois régissant l'action des commissions de protection des femmes et des enfants victimes de violence, l'insuffisance des infrastructures et des services de santé outre l'absence du soutien psychologique aux les femmes battues et à leurs enfants. La conférence de presse a également été consacrée à une étude évaluant l'application de la loi 103-13 devant les tribunaux, une année après son entrée en vigueur. Elle constate que plusieurs verdicts avancés en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes, ont été prononcés par différents tribunaux, et ce à travers la mise en œuvre des mesures de protection en dépit des difficultés techniques et logistiques. Toutefois, le document fait état d'écarts entre les tribunaux pour ce qui est de l'application des mesures de protection, ce qui nécessite davantage de sensibilisation et de prise de conscience auprès de toutes les autorités chargées de l'application de la loi. Le réseau Injad contre la violence basée sur le genre et le réseau des femmes solidaires, œuvrent, par le biais de la FLDF, à présenter ses services aux femmes victimes de la violence à travers l'accueil, l'écoute, l'hébergement, le conseil juridique, le soutien psychique et l'accompagnement juridique si nécessaire