La campagne électorale pour les prochaines élections législatives entre dans sa phase finale et de plus en plus de partis présentent leurs programmes électoraux. Le programme de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) qui vient d'être présenté a retenu particulièrement l'attention. Pour la première fois, un parti ou un groupe ou alliance de partis ose exiger la suppression des clauses dites morales notamment les 490 et 491 du code pénal. Jusqu'à présent, des tentatives ont été faites pour ralentir ces paragraphes au moyen d'articles dans la constitution. « Pour l'article 490, nous nous sommes basés sur le fait que l'article 24 de la Constitution protège la vie privée des citoyens, et que, par conséquent, les relations sexuelles hors mariage devraient être punies seulement si elles ont lieu dans des lieux publics », déclarait la députée PPS Fatima-Zahra Barassat citée par TelQuel
Quant à la députée USFP Fatiha Saddas, la source estime qu'elle a appelé une refonte globale du Code pénal, qui ne se limiterait pas à l'amendement d'un seul article de loi. L'ancienne député du PAM Ibtissame Azzaoui s'est montrée plus réticente à répondre aux questions et ne considère pas la dépénalisation des relations sexuelles extraconjugales comme une priorité : « En ce qui concerne l'article 490, chaque sujet mérite débat, mais au bon moment. Les textes juridiques doivent suivre les évolutions sociales. Il faut d'abord définir le système de valeurs qui domine la société marocaine aujourd'hui, le reste suivra ensuite. Différentes réactions aux demandes Il y a eu des réactions rapides, notamment sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter. Pourtant, les milieux conservateurs ont rejeté cette demande. Si plusieurs internautes se sont réjouis de l'initiative tant attendue, d'autres ont regretté qu'elle n'inclue pas l'abrogation de l'article 489, qui criminalise l'homosexualité. De manière générale, le programme FGD pour l'égalité entre les femmes et les hommes appelle, entre autres, à l'application concrète de l'article 19 de la Constitution. Cela inclut la mise en œuvre des lois, mais aussi une « révision des instruments juridiques qui permettent la discrimination à l'égard des femmes, tels que les héritiers des mineurs, la polygamie et la répartition des biens. Pour rappel : Depuis l'annonce du retrait du PSU du FGD le 29 juin, l'alliance de gauche est composée du Parti démocrate et socialiste du futur (PADS) et du Congrès national de l'Ittihadi (CNI). Les paragraphes 489, 490, 491 Les trois paragraphes cités et la situation des femmes qui tombent enceintes hors mariage, ainsi que les conséquences ou réclamations des enfants illégitimes contre leurs pères, ont fait l'objet de grands débats. Les discussions sont de plus en plus sujet de discorde entre les fronts politiques, mais aussi entre les générations. D'une part, certains paragraphes dits « moraux » ont été utilisés à plusieurs reprises comme les cas des journalistes Radi et Raissouni. Dans le même temps, les jeunes en particulier se plaignent d'un décalage croissant entre les concepts moraux conservateurs et la réalité ». Election ou pas, le débat est loin de s'estomper.