A un moment donné, la question de la revalorisation du SMIG est restée le nœud gordien du dialogue social où les acteurs étaient parties pour ne jamais s'entendre à cause de la crise née du coronavirus et qui a fini par créer un désodre. Désormais, les choses semblent avancer du côté du patronat où par une lettre de son président Chakib Alj, la CGEM invite « les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG ». Rappelons que le 25 avril 2019, un accord social avec le gouvernement et les partenaires sociaux avait été signé et qui avait comme objectif la mise en place un « cadre de travail offrant plus d'avantages sociaux aux salariés et d'augmenter le pouvoir d'achat de ceux rémunérés au Salaire minimum interprofessionnel Garanti (SMIG). » Dans sa lettre le président de la CGEM rappelle que cet accord tripartite a prévu notamment, une augmentation du SMIG en deux temps dont une effective depuis le 1er juillet 2019, ainsi qu'une révision à la hausse des allocations familiales entrée en vigueur à la même date. La deuxième manche des négociations devait être l'application de la deuxième phase de la convention, mais la crise du coronavirus a plutôt chamboulé la donne, mais la CGEM, « dans une démarche concertée et responsable, a saisi le Chef du Gouvernement pour surseoir -d'un an- à la seconde augmentation du SMIG, d'autant plus que le décret loi instaurant l'état d'urgence est venu suspendre les échéances sociales, fiscales et juridiques. », a rappelé le président Alj. Ainsi après deux sessions de dialogue social, sans réponse officielle, Chakib El Alj réagit : « Nous savons pertinemment que dans les secteurs en difficulté, la hausse du SMIG aura une forte incidence sur l'emploi et rendra le secteur informel plus attractif. Or notre responsabilité à tous est de protéger nos salariés en maintenant leurs postes et de réussir la relance souhaitée pour notre économie ». Mieux le président de la CGEM lâche du leste et invite «les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG. Les entreprises opérant dans les secteurs actuellement en difficulté, sont, quant à elles, appelées à favoriser le maintien de l'emploi, notamment en reportant l'augmentation du SMIG. »