Dans une « note interne » adressée aux membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) Chakib Alj son président, devant le silence gouvernemental a appelé les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG en coupant pour ainsi dire la poire en deux. «A ce titre, j'encourage les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG. Les entreprises opérant dans les secteurs actuellement en difficulté, sont, quant à elles, appelées à favoriser le maintien de l'emploi, notamment en reportant l'augmentation du SMIG », est-il souligné dans le courrier. « A date et après deux sessions de dialogue social, aucune réponse officielle n'a été communiquée au moment où les entreprises doivent établir la paie de leur personnel. » C'est ce qu'a tenu à préciser le président CGEM pour étayer sa proposition. L'atermoiement gouvernemental y est également pour beaucoup, alors que le dernier mot doit lui revenir. Mais pressé des deux côtés, patronat et syndicat, le gouvernement de Saâd Dine El Otmani n'arrive pas à saisir le taureau par les cornes et trancher. Pour le commun des citoyens cette position de la CGEM est tout-à-fait compréhensible tout comme du reste celle des syndicats qui ne font que défendre la croûte de leurs salariés. Dans l'affaire c'est le gouvernement qui a tout faux. Comme le rappelle, d'ailleurs Chakib Alj, l'accord social signé, le 25 avril 2019 est tripartite car « au bas du parchemin » il est apposé la griffe, du Gouvernement, de la CGEM et des Partenaires sociaux. « L'objectif ayant été de mettre en place, pour paraphraser le président de la CGEM « un cadre de travail offrant plus d'avantages sociaux aux salariés et d'augmenter le pouvoir d'achat de ceux rémunérés au Salaire minimum interprofessionnel Garanti (SMIG) ». Le président de la CGEM a rappelé qu'une correspondance sans réponse avait été adressé au chef du gouvernement pour le saisir afin de surseoir d'une année à la seconde augmentation du SMIG, d'autant plus que, le décret-loi instaurant l'état d'urgence est venu suspendre les échéances sociales, fiscales et juridiques. Malheureusement, en retour il n'y a eu que la sourde oreille. La première augmentation ainsi qu'une révision à la hausse des allocations familiales a été effective le 1er juillet 2019 et la seconde qui devait entrer en vigueur une année plus tard, syndicats et salariés attendent toujours les bons grés du gouvernement.