À couteaux tirés avec le Gouvernement sur la deuxième augmentation du SMIG telle que prévue par l'accord social tripartite signé en avril 2019, la CGEM a décidé de prendre les devants, pour ses membres. Aux entreprises non impactées par cette situation de crise sanitaire, la CGEM recommande d'appliquer à la lettre l'accord signé avec le Gouvernement et les Partenaires sociaux le 25 avril 2019. L'objectif de cet accord étant « d'offrir plus d'avantages sociaux aux salariés et d'augmenter le pouvoir d'achat de ceux rémunérés au Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) », rappelle le Président de la CGEM, Chakib Alj, dans un communiqué. À celles qui souffrent de la baisse d'activité, l'organisation patronale demande de privilégier l'emploi. « J'encourage, les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG. Les entreprises opérant dans les secteurs actuellement en difficulté, sont, quant à elles, appelées à favoriser le maintien de l'emploi, notamment en reportant l'augmentation du SMIG », détaille Chakib Alj. Lire aussi | Textile : les droits de douanes passent à 40% pour les produits importés de Turquie Pour justifier cette prise de position unilatérale, l'organisation patronale par la voie de son président explique que « nous savons pertinemment que dans les secteurs en difficulté, la hausse du SMIG aura une forte incidence sur l'emploi et rendra le secteur informel plus attractif. Or notre responsabilité à tous est de protéger nos salariés en maintenant leurs postes et de réussir la relance souhaitée pour notre économie ». En outre, la CGEM dit être restée sans « aucune réponse officielle » de la part du Gouvernement après l'avoir saisi, deux sessions de dialogue social afin de « surseoir, pendant 1 an, à la seconde augmentation du SMIG, d'autant plus que le décret-loi instaurant l'état d'urgence est venu suspendre les échéances sociales, fiscales et juridiques », argumente la CGEM. Le Gouvernement, resté aphone depuis lors, n'a donc pas fait valoir son point de vue sur le moratoire réclamé par la CGEM. Pour rappel, la première augmentation du SMIG est intervenue le 1er Juillet 2019. Lire aussi | Interdiction de déplacements au Maroc : une méthode incompréhensible Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.