L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a rapporté qu'un convoi militaire américain composé de 20 camions en provenance de la région du Kurdistan irakien est entré en Syrie par le passage d'Al-Walid, alors que des voix exigent du nouveau pouvoir une position claire sur les exactions israéliennes. L'OSDH a expliqué que les camions contenaient des caisses fermées, des blocs de ciment, des réservoirs de carburant et des véhicules militaires, et se dirigeaient vers les bases de Tal Baydar et Qasrak, dans la campagne de Hassakah. Des militants de la région ont rapporté qu'un convoi militaire comprenant 20 camions fermés se dirigeait de la base de Qasrak, dans la campagne de Hasakah, vers Ayn al-Arab. Vendredi soir, un avion-cargo appartenant aux forces américaines a atterri sur la base américaine de la ville d'Al-Shaddadi, au sud d'Al-Hasakah, chargé de matériel militaire et logistique, en partance d'Irak, dans le cadre du renforcement continu des forces militaires basées dans la région. Les forces de la coalition internationale continuent d'apporter des renforts militaires par voie terrestre et aérienne dans les régions du nord et de l'est de la Syrie. Un officier supérieur de la base "Ain al-Assad", dans l'ouest de l'Irak, a affirmé à "Erm News" que les forces américaines transportaient un armement lourd et sophistiqué par voie aérienne et terrestre vers leurs bases en Syrie, ajoutant qu'«au cours des quatre derniers jours, les forces américaines ont entamé le processus de transfert d'armes lourdes avancées stockées à la base d'Ain al-Assad vers la Syrie, où elles ont utilisé la route terrestre deux fois de suite en passant par la frontière d'Al-Walid".
La nouvelle administration sommée de répondre aux violations israéliennes
Toutefois, Washington a démenti vendredi les informations faisant état de son intention d'établir une base à Ain al-Arab, et la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a déclaré qu'il n'y avait ni projet ni intention de construire une base américaine dans la région. Par ailleurs, plusieurs voix commencent à se faire entendre et réclament aux nouveaux dirigeants une réponse aux attaques israéliennes contre les gouvernorats du sud de la Syrie, exigeant que la nouvelle administration syrienne exprime une position claire sur l'occupation israélienne des villes et villages de Deraa et du Golan, au milieu des craintes exprimées par des analystes syriens, qui appréhendent un plan «programmé et étudié» visant à provoquer des changements démographiques dans la géographie syrienne. Le Dr Khaldoun Adra, professeur de sciences politiques, affirme que les capacités du nouveau régime à faire face aux raids israéliens et aux opérations d'infiltration terrestre qui ont ciblé les gouvernorats du sud sont limitées, mais cela ne signifie pas qu'il se distancie de la condamnation de ces attaques, qui constituent un violation flagrante de la souveraineté syrienne et une violation des lois internationales et de la Charte des Nations Unies. Adra a déclaré à "Erem News" que «les axiomes nationaux exigent une position décisive et claire de la part de la nouvelle administration à l'égard de l'occupation israélienne des villes du sud de la Syrie, en plus d'un appel à la communauté internationale et aux Nations Unies pour qu'ils fassent pression en faveur du retrait des troupes israéliennes aux frontières avant la chute du régime».
Désarroi des Syriens face au silence vis-à-vis des agissements israéliens
Il a ajouté que les considérations de transition en matière de gouvernance et la neutralisation concomitante de la puissance militaire du nouveau régime n'ont pas atténué le choc du peuple syrien, qui considère la présence de l'armée israélienne comme une occupation permanente qui nécessite une confrontation avant d'être imposée comme un fait accompli. Cela dit, en passant, le rythme des frappes aériennes israéliennes sur des cibles situées à l'intérieur du territoire syrien s'est encore intensifié ces derniers jours, pendant que l'armée d'occupation établit de nouveaux points militaires dans le sud du pays. Des informations récentes font état d'incursions de chars israéliens le long de la bande frontalière entre la Syrie et Israël, atteignant le triangle frontalier entre la Syrie, Israël et la Jordanie, avec des opérations de ratissage et de persécution de la population syrienne, indiquant que cette incursion, qui se voudrait temporaire, risque d'être de nature permanente et nécessite par conséquent, une position plus claire et plus ferme, des nouveaux dirigeants, selon Adra. De son côté, l'analyste politique Jamil Al-Hourani, malgré son soutien déclaré au nouveau régime syrien, estime que la position de la nouvelle administration sur l'agression israélienne reste floue. Al-Hourani qui a qualifié certaines déclarations des nouveaux dirigeants, de «non réussies» souligne que les Syriens ne peuvent désormais taire leur désarroi face au silence de la nouvelle administration à l'égard de l'occupation israélienne, alors que les raids israéliens continuent à cibler et affaiblissent sa capacité militaire dans la région.
Israël se prépare à un long séjour en Syrie L'armée d'occupation israélienne a amené des renforts à la caserne d'Al-Jazeera, dans le village de Ma'ariya, dans la campagne de Daraa, à la frontière syro-jordanienne. Elle a également érigé de hautes barrières de ciment et a pavé toutes les routes menant à la caserne, selon des sources locales relayées par Al Mayadeen. Les mêmes sources ajoutent que, pour la première fois, l'armée israélienne effectuait des patrouilles suivies sur les collines situées sur les hauteurs du Mont Hermon en Syrie, récemment occupées, face aux terres relevant de la région de Nabatieh au Liban. Rappelons que les médias israéliens avaient rapporté, le 20 décembre dernier, que l'armée israélienne se préparait à un long séjour en Syrie. Le site Internet "Walah" a rapporté que "malgré les pressions exercées par les partis européens sur Israël, les dirigeants politiques israéliens ont ordonné à l'armée de se préparer à une longue présence sur le territoire syrien". L'occupation israélienne a profité du changement du pouvoir en la Syrie, avec la prise de contrôle du gouvernement par l'opposition armée syrienne et le renversement du régime du président Bachar al-Assad, pour en intensifier son agression contre la Syrie et en détruire les capacités militaires, ses infrastructures vitales et ses centres de recherche. Une démarche qui s'est traduite par une occupation de territoire syrien plus étendue, estimée à environ 600 km2 dans le sud de la Syrie.