Un hélicoptère syrien a tiré mercredi des roquettes sur un village libanais frontalier dont les habitants sont favorables à la rébellion contre le régime, tandis qu'un char israélien a ouvert le feu mardi soir en direction du territoire syrien après qu'un obus de mortier syrien, accompagné de tirs d'armes légères, fut tombé dans la partie du plateau du Golan. Un obus de mortier venant de Syrie était tombé dans le sud du plateau du Golan, un secteur occupé par Israël, sans faire de victime ni de dégât, selon une porte-parole militaire israélien. L'armée israélienne, qui a qualifié ces incidents de «graves», a transmis une plainte officielle à la FNUOD (Force de l'observation du désengagement sur le Golan), chargée de faire respecter le cessez-le-feu entre les deux voisins. Depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans, la situation s'est tendue sur le Golan, dans le sud syrien, mais les incidents --obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens-- sont restés jusqu'à présent relativement limités. Les responsables israéliens attribuent jusqu'à présent la chute récurrente d'obus syriens en territoire sous contrôle israélien à des «erreurs de tirs», en raison de la proximité des combats entre les forces du régime et les rebelles. «Que ce soit notre territoire qui soit visé ou non, nous allons riposter pour faire taire la source des tirs, comme nous l'avons déjà fait la semaine dernière», a réaffirmé mardi à des journalistes le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, lors d'une visite sur le Golan. Le jour même, des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient ouvert le feu sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon une porte-parole militaire israélienne. Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien. Un village libanais touché par des roquettes syriennes Par ailleurs, un hélicoptère syrien a tiré mercredi des roquettes sur un village libanais frontalier dont les habitants sont favorables à la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad, selon un responsable des services de sécurité libanaise. «Un hélicoptère a tiré deux roquettes contre Jabbanet al-Shmis à la périphérie de la localité d'Arsal, située à quelques centaines de mètres d'un barrage de l'armée libanaise», a dit ce resposnable sous le couvert de l'anonymat. Arsal est une localité sunnite située sur la frontière avec la Syrie. Ses habitants soutiennent la rébellion contre le régime syrien. Son relief montagneux et désertique est propice au passage des armes et des combattants. Le 18 mars, l'aviation syrienne avait déjà bombardé cette Arsal, tirant quatre roquettes contre des positions de la rébellion, selon une source militaire libanaise. Le régime syrien avait menacé le mois dernier dans une lettre aux Affaires étrangères libanaises de frapper en territoire libanais les «bandes armées» passant clandestinement en Syrie. Après cette mise en garde, le président libanais Michel Sleimane avait réaffirmé la volonté de «neutralité» des autorités libanaises vis-à-vis du conflit en Syrie.