Après l'augmentation du rejet populaire... Pourquoi le régime algérien a-t-il eu recours à la "violence" et à la vengeance ?    Tristesse et douleur lors des funérailles de l'élève-officier de l'Académie royale militaire de Meknès, victime d'un accident de la route mortel    Le Royaume-Uni met en garde contre les voyages en Algérie, notamment près des frontières avec la Libye, la Tunisie, le Niger, le Mali et la Mauritanie    La Coupe des Champions de football française... Achraf Hakimi remporte le titre avec le Paris Saint-Germain face à Monaco    Les prévisions du mardi 6 janvier    Médiation marocaine dans la crise de Bazoum au Niger : Les efforts des services de renseignement marocains réussiront-ils ?    Allemagne : 53 millions de Deutsche Mark échangés en euros en 2024    Ecosse/Foot : Hamza Igamane auteur d'un hat-trick avec les Rangers    USA: Des personnalités décorées de la « médaille présidentielle de la liberté »    Syrie : Le nouveau pouvoir interpelé pour stopper Israël    Ciment : Hausse de 9,4 % des ventes en 2024    Chaînes d'approvisionnement en ENR : Le Maroc, acteur clé dans la région MENA    Souk Bab Marrakech, une nouvelle vie s'annonce    Sebta et Mellilia : Le business reprend... légalement et dignement    Envolée des prix de la volaille : les explications des professionnels    La contribution substantielle du Royaume du Maroc au renforcement du régime international de la sécurité et de la sûreté nucléaires durant les deux dernières décennies    Loi sur la grève : Les syndicats montent au créneau    Nabil Benabdallah: «Nous avons perdu un militant hors pair»    Halte aux éventuelles pratiques illégales lors des campagnes d'opération de la cataracte    Marché des changes (26 décembre au 01 janvier) : le dirham se déprécie de 0,5% face au dollar    Présidence algérienne au CS : Le Sahara marocain absent de l'agenda    L'Organisation démocratique du travail dénonce un «système de santé à deux vitesses» et alerte sur les fragilités économiques et sociales du Maroc    Botola D1/J17: Cet après-midi, un match pour confirmer à Fès et un derby à Doukkala!    CCAF/ La RSB pourrait se qualifier dès ce soir: Horaire? Chaîne?    Un joueur de l'OM considère Achraf Hakimi comme le meilleur de Ligue 1 cette saison    Le Maroc ou la Belgique? Zakaria El Ouahdi se positionne    Ligue des Champions d'Afrique. L'AS FAR consolide son leadership avec l'appui du Raja    Contrôle des frontières : l'Espagne alloue 2,5 millions d'euros au Maroc sous forme de véhicules tout-terrain    Un nouveau virus respiratoire suscite des inquiétudes mondiales    Des photos d'élus locaux enveloppées dans des gri-gri agitent la toile    Acte solidaire pour le développement rural    Notre honte de la rougeole    Températures prévues pour le lundi 06 janvier 2025    De la parole poétique pour interroger le monde    Le Maroc prend part à la 15ème édition du Festival du théâtre arabe à Mascate    Plus de 30 morts selon les secours à la reprise des négociations sur une trêve    La demande de réinscription de Dani Olmo et Pau Victor rejetée    Syrie : Les craintes de la minorité «alaouite»    Japon : Décès de la doyenne de l'humanité à 116 ans    La famille Benabbés-Taârji rachète l'hôtel de charme « Les Deux Tours » de Marrakech    IA: Microsoft veut investir 80 milliards de dollars dans les infrastructures    Diaspo #370 : En Allemagne, Hajar Tanjaoui fait le doublage de Peppa Pig en darija    Alerte météo : fortes averses et chutes de neige dimanche et lundi dans plusieurs régions    MAGAZINE : Arts, l'année des gros retours    Edition. Bichr Bennani : "En soutenant le lecteur, on dynamiserait toute la chaîne du livre !"    Edition. Layla Chaouni: "Le Fennec a pris une approche différente en vendant directement en ligne"    Espagne : record de fréquentation pour les sites du patrimoine national en 2024    «Apocalypse», le nouveau livre de Abdelhak Najib    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Edition. Layla Chaouni: "Le Fennec a pris une approche différente en vendant directement en ligne"
Publié dans Les ECO le 03 - 01 - 2025


Fondatrice des Editions Le Fennec
Depuis 1987, les éditions le Fennec ont publié des collections tournées vers les femmes, dirigées par Aïcha Belarbi ou Fatema Mernissi. En moins de vingt ans, la maison a acquis une crédibilité certaine, offrant sans relâche une visibilité à la littérature, aux nouvelles, à la poésie, aux romans graphiques...
Un mot sur la démarche des éditions Le Fennec ?
Au départ, je dois avouer que je n'avais envie de faire que de la littérature, des romans. Mais très vite, j'ai réalisé que c'était un peu utopique dans notre société actuelle. Il y a tout simplement trop peu de littérature et de lecteurs. Les gens ont surtout besoin d'enquêtes et d'études auxquelles ils peuvent s'identifier. Alors, j'ai décidé de créer des collections qui répondent à ce besoin.
La littérature reste une grande passion. J'ai aussi commencé à publier des livres plus généralistes, car j'ai constaté qu'il y avait un vrai manque dans ce domaine. Par exemple, j'ai publié pas mal de livres sur les plantes, et je ne le regrette pas du tout. La traduction fait également partie de notre travail, car il est essentiel de rendre accessibles des textes importants.
En parlant de traduction, où en est-on au Maroc ?
Il y a relativement peu de traducteurs, et cela pose des problèmes. Le coût est un des principaux freins. Par exemple, traduire de l'arabe au français est souvent plus cher, car les traducteurs francophones, qui sont de langue maternelle française, coûtent beaucoup plus cher que les arabophones. Cela représente un coût supplémentaire non négligeable.
En général, on essaie de trouver des partenariats pour partager les frais. Par exemple, nous collaborons avec des éditeurs libanais pour traduire des œuvres : nous achetons ensemble les droits et partageons le même traducteur. Ils publient leur version chez eux, et nous la nôtre ici. Cela permet de réduire les coûts. Il est également vrai que le lectorat arabophone a moins de moyens, ce qui complique encore la situation. Les questions techniques et matérielles nous éloignent vraiment beaucoup de la littérature.
En termes de production, fabrication, tirage... à combien s'élève le tirage moyen d'un ouvrage aujourd'hui ?
Quand j'ai commencé, le tirage moyen d'un livre était de 3.000 exemplaires. Aujourd'hui, c'est plutôt 500. C'est une chute énorme. Je continue à publier des livres de poche, des livres de mon fonds qui se vendent bien depuis des années. Au début, on tirait 10.000 exemplaires, et maintenant, c'est 3.000. Lorsque ces tirages s'épuisent, on ne réimprime plus.
Lors de l'étape de fabrication du livre, quels sont les freins que vous identifiez ?
Concernant la production, nous sommes limités dans le choix du papier. Par exemple, nous utilisons le papier de 80 grammes édition qui est de bonne qualité, mais c'est le seul pour lequel nous ne payons pas de taxes. Tous les autres papiers sont taxés, ce qui augmente les coûts si l'on veut sortir de ce qui se fait déjà. Puisque les quantités ont baissé de manière effroyable, il faudrait que l'on trouve autre chose.
Quelles sont vos vues sur le livre numérique ?
Nous essayons de nous tourner vers le numérique, comme les e-books. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de plateforme fiable pour les vendre, ce qui entraîne des risques de piratage. Nous avons un site marchand, mais nous n'y mettons pas nos e-books pour éviter le piratage. Car nous n'avons pas les moyens de protéger notre site contre ce fléau. Même nos auteurs sont réticents à l'idée des e-books à cause de ça.
Où en est la distribution du livre ?
La distribution des livres au Maroc est en difficulté, avec des librairies qui peinent à survivre. Le Fennec a donc pris une approche différente en vendant directement en ligne. Nous avons développé notre site et nous le mettons à jour régulièrement, quotidiennement.
D'ailleurs, nous avons récemment ajouté notre premier livre audio. Les livres audio coûtent cher, mais nous croyons en l'avenir. Les Tunisiens, par exemple, sont très en avance sur nous, sur ce sujet. Nous espérons pouvoir en proposer plusieurs sur une plateforme internationale. En revanche, nous n'avons pas les moyens de créer et de maintenir une telle plateforme. Il faudrait que l'Etat nous aide.
Quel type de soutien aimeriez-vous voir mettre en place ?
Nous aimerions une initiative publique qui crée une plateforme pour les livres marocains, en format numérique, avec une visibilité accrue. Au lieu d'une aide ponctuelle à la publication, qui se réduit comme peau de chagrin au fil des ans, ce serait bien qu'il y ait un effort collectif pour promouvoir notre patrimoine littéraire.
Nous savons faire des livres, mais nous manquons de moyens pour tout le reste. Une promotion numérique du patrimoine imprimé marocain serait vraiment bénéfique. La création de prix littéraires serait aussi une bonne chose.
Pas uniquement le prix du Maroc, mais des prix régionaux, faire de la communication autour... Nous savons faire des livres, mais nous manquons de moyens.
Murtada Calamy / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.