La CGEM avait demandé en raison de la crise sanitaire le report d'une année de la deuxième augmentation du SMIG prévue dans l'accord tripartite d'avril 2019. En l'absence d'une réponse officielle, Chakib Alj a encouragé les secteurs non impactés par la crise d'appliquer la hausse et ceux impactés de la reporter. Après une première augmentation de 5% du Salaire minimum interprofessionnel Garanti (SMIG) à partir du 1er juillet 2019, la deuxième augmentation de 5% également devrait être appliquée à partir de ce 1er juillet 2020, tel que prévu dans l'accord tripartite gouvernement-syndicats-CGEM conclu le 25 avril 2019. Mais face au contexte de crise avec l'arrêt temporaire d'activité dans plusieurs secteurs, la CGEM avait envoyé une requête officielle au Chef de gouvernement où le patronat demande le report d'une année de l'application de cette seconde augmentation du SMIG. « Au vu de la crise sanitaire que traverse le Maroc à l'instar du reste du monde, notre économie se trouve actuellement en grande difficulté. La productivité a drastiquement baissé et le niveau de l'emploi s'en trouve sérieusement menacé », explique Chakib Alj, le Président de la CGEM dans un courrier adressé aux membres. Et d'ajouter « Dans ce contexte marqué par la pandémie et animée par l'unique objectif de préserver l'emploi, la CGEM a, dans une démarche concertée et responsable, saisi le Chef du Gouvernement pour surseoir -d'un an- à la seconde augmentation du SMIG, d'autant plus que le décret-loi instaurant l'état d'urgence est venu suspendre les échéances sociales, fiscales et juridiques ». Quelques mois plus tard, le patronat n'a toujours pas reçu de réponse à sa requête et ce malgré le démarrage d'un nouveau round de dialogue social pour étudier les répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire. « A date et après deux sessions de dialogue social, aucune réponse officielle n'a été communiquée au moment où les entreprises doivent établir la paie de leur personnel », poursuit Chakib Alj. Le président de la CGEM estime que dans le contexte actuel, la hausse du SMIG aura une forte incidence sur l'emploi et rendra le secteur informel plus attractif. « Or notre responsabilité à tous est de protéger nos salariés en maintenant leurs postes et de réussir la relance souhaitée pour notre économie ». Face à cette situation particulière et en l'absence de réponse officielle du chef de gouvernement, le président de la confédération a encouragé les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du SMIG. Et celles opérant dans les secteurs actuellement en difficulté, sont, quant à elles, appelées à favoriser le maintien de l'emploi, notamment en reportant l'augmentation du SMIG. Cette décision ne passera pas inaperçue auprès des syndicats et promet d'être au cœur du troisième round du dialogue sociale voire obligera l'exécutif à se prononcer enfin sur cette question. LES DETAILS DU NOUVEAU BARÈME DU SMIG, DU SMAG ET DU SMIG DES TRAVAILLEURS DOMESTIQUES À PARTIR DU 1ER JUILLET 2020