Cinq candidats, dont deux anciens Premiers ministres sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika ont été retenus pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, a annoncé samedi le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Il s'agit d'Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis (deux anciens Premiers ministres), Abdelkader Bengrina (ancien ministre du Tourisme), Azzedine Mihoubi (ancien ministre de la Culture) et Abdelaziz Belaïd, président du Front Al-Moustakbel (L'Avenir). Au terme de l'opération d'étude et de vérification des 23 dossiers de postulants, déposés jusqu'à minuit samedi dernier, les candidats susmentionnés remplissent, selon le même responsable, toutes les conditions requises pour la candidature à la présidence de la République. La loi organique relative au régime électoral stipule que le candidat à la présidentielle doit présenter une liste comportant 50 000 signatures individuelles, au moins, d'électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers au moins 25 wilayas (provinces). Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1 200. Le 15 septembre dernier, le chef de l'Etat algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, avait convoqué le corps électoral pour l'élection présidentielle. En guise de garantie pour le bon déroulement des élections, il avait indiqué avoir procédé à la signature de la loi organique relative à l'ANIE et la loi organique relative au régime électoral. "Ces deux textes ont introduit des changements capitaux et inédits, qui ont touché à l'essence même de la doctrine suivie jusque-là dans notre pays en matière d'élections", a-t-il expliqué. En dépit de ces assurances, des dizaines de milliers de manifestants algériens sont descendus depuis dans les rues des grandes villes afin d'exprimer leur refus à la tenue de cette élection présidentielle. L'Algérie vit depuis le 22 février au rythme d'un mouvement de protestation qui ne veut pas s'essouffler et des vagues d'arrestations, et ce malgré la démission le 2 avril dernier de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika et d'autres concessions faites par le pouvoir.