Le chef du gouvernement Saad Dine El Othmani a lu un message de la part du roi à la conférence intergouvernementale sur la Migration à Marrakech, en vue d'adopter le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Dans son discours, le roi a mis l'accent sur l'importance de l'adoption du texte au Maroc : « Pour un rendez-vous historique, comme celui qui nous rassemble en ce jour, est-il un lieu plus symbolique que l'Afrique - origine même des premiers déplacements humains ; que le Maroc - terre d'immigration, de transit et d'émigration ; que Marrakech – son creuset intemporel ? » Il a aussi rappelé que cet évènement coïncide avec l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée il y a 70 ans, le 10 décembre 1948. C'est donc de cette façon, que le souverain a indiqué que la coïncidence n'est pas anodine : « l'humanité s'éveillait définitivement à l'universalité des droits humains, par-delà les nations, les cultures et les civilisations. De même, en 2018, elle s'éveille résolument à la globalité des migrations, par-delà les frontières, les clivages et les continents. Dans son discours, il a rendu hommage au Secrétaire Général de l'ONU, Antonio Guterres, mais aussi à Louise Arbour, secrétaire générale de la Conférence d'approbation du Pacte mondial sur les migrations : « L'Histoire retiendra que c'est sous le mandat et l'égide de Son Excellence Monsieur António Guterres, que se tint cet événement fondateur. » Il a par ailleurs et surtout rappelé l'engagement du Maroc quant à la question migratoire : « L'intérêt du Royaume du Maroc pour la question migratoire n'est ni récent, ni circonstanciel. Il constitue, au contraire, un engagement ancien et volontaire qui s'exprime à travers une politique, humaniste dans sa philosophie, globale dans son contenu, pragmatique dans sa méthode et responsable dans sa démarche. Notre Vision, c'est d'anticiper l'avenir, pour construire une mobilité ordonnée. Notre approche, c'est de tendre avec constance vers un équilibre salutaire entre réalisme et volontarisme ; entre intérêts légitimes des Etats et respect des droits humains des migrants », a-t-il dit. Il a soutenu que la répression, n'est pas la solution adéquate pour maîtriser la migration « Répressive (la question migratoire), elle n'est nullement dissuasive. Par un effet pervers, elle détourne les dynamiques migratoires, mais ne les arrête pas ». Le roi, a également insisté que le multilatéralisme est l'une des seules solutions que la communauté internationale pourra apporter à la question migratoire : « Il lui (le pacte) incombe de prouver que le multilatéralisme n'est pas le parti de la chaise vide, de la désertion et de l'indifférence. Il est celui des synergies et de l'engagement dans la différence ». Il également mis l'accent sur la souveraineté des états parties au pacte adopté ce lundi 10 décembre : « Pour ce faire, il lui (le pacte) appartient de respecter pleinement le droit souverain de chacun de ses membres à déterminer et à mener sa propre politique migratoire ».